Leonessa T2

6 ~ Espoirs

Charlie

— Mademoiselle Roy... Il nous faut vos mots...

— Aller Charlie, fais ça pour eux... Et fais ça bien...

— Mademoiselle Roy ?

— J'adore l'entendre gémir, ça me fait bander...

— Mademoiselle Roy, il le faut...

— Charlie, ma douce Charlie... Ces lèvres...

Je me réveillai en sursaut, trempée de sueur.

Bordel.

Charly dormait paisiblement à côté de moi, et Ninja à mes pieds me scrutait de ces yeux noir, la tête légèrement penchée, se demandant ce qu'il m'arrivait une fois de plus.

Je frottai mon visage, pour me remettre de mes émotions. Ce n'était qu'un cauchemar.

Non, ce n'était pas qu'un cauchemar Charlie.

Je décidai de me lever, pour ne pas réveiller Charly, puis je me faufilai hors de la chambre, Ninja à mes pieds, sans faire de bruit. Arrivée dans le salon, je me dirigeai vers notre commode, servant de bar, puis j'en sortis une bouteille de vin blanc. Elle n'était pas fraiche, mais ça m'importait peu.

Ça fera l'affaire.

J'entrepris de me servir un verre, et lorsque mon regard se porta sur notre horloge murale, je déglutis. Elle indiquait 4h30 du matin. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas fait une nuit complète, et celle-ci ne manquait pas à la règle. Je pris mon paquet de cigarette, toujours caché dans mon sac et j'en sortie une, en me dirigeant sur notre terrasse. Puis je fermai les yeux en tirant la première latte. Je m'assis sur un de nos fauteuils, j'étais fatiguée. Mais je préférais être fatiguée que de revivre ces scènes en boucle dans ma tête.

J'avais embarqué la bouteille avec moi, parce que je savais qu'un verre ne me suffirai pas. Puis j'appuyai mon dos contre le dossier, et je fixais le ciel dans un état second.

Sans m'en rendre réellement compte, je venais de passer de longues heures dans le froid de la nuit, assise sur ce fauteuil. Le soleil était en train de se lever doucement, mais il faisait toujours aussi froid. Mon corps entier tremblait, pourtant je ne voulais pas rentrer, je n'étais pas si mal que ça.

— Sérieusement ?!

Mon corps se figea, et ma première réaction fut d'attraper en vitesse le paquet de cigarettes posé sur la table basse, pour le cacher sous mon pull.

Charly débarqua à l'extérieur, le visage fermé, et je pouvais lire la colère dans ces yeux fatigué.

— Tu bois dès le matin maintenant ?!

Il criait, et moi j'avais envie de le baffer. Mais je fus légèrement rassurée face à sa question.

Bordel, j'ai cru qu'il avait vu les clopes.

— Je fais ce que je veux... Soufflai-je.

Il fit un tour sur lui-même en serrant les poings alors que je le regardais, mauvaise.

— Ah ça ! Pour faire ce que tu veux, tu sais faire hein ! Bordel Charlie ! J'en peux plus.

Il rentra à l'intérieur, furieux.

Comment ça t'en peux plus ?

Lorsque je me relevai, Charly avait disparu, j'accouru dans l'appartement, et je tombai nez à nez avec lui, les doigts enserrant le lavabo de la salle de bain, son dos était vouté, et il fixait le miroir les dents serrées.