38 ~ Coup du berger

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Charlie

Le taxi me déposa devant chez moi, ayant laissé ma voiture au bar tout à l'heure. J'étais épuisée, vidée de toute énergie.

J'avais encore failli crever de peu, mais visiblement c'était l'histoire de ma vie depuis quelques mois. Je pénétrai dans le hall de mon immeuble en soufflant, puis je pris l'ascenseur. Je me demandais quand est-ce que tout ça serait terminé et est-ce que ça se terminerait réellement un jour. Arrivée à mon étage, je glissai la clé dans la serrure, et j'entendis déjà les pattes de Ninja glissées sur le carrelage. Il m'avait senti.

J'ouvris la porte, et mon chien accourut et me sauta dessus, ravi de me retrouver, comme je l'étais aussi à chaque fois.

—   Tu es là, je t'attendais...

Je ne pus retenir mon cri de frayeur en me redressant, et Charly pointa ces mains devant lui surpris par ma réaction.

Mourir d'une crise cardiaque après tout ça ? Beaucoup trop banal pour moi.

—   Qu'est-ce que tu fous dans le noir ? Le questionnai-je les sourcils froncés.

Il haussa les épaules et alluma la lumière, pour que mes iris puissent le scruter férocement.

—   Je... Je voulais qu'on parle... Souffla-t-il.

Je levai un sourcil en enlevant mes chaussures, puis je le contournai pour aller déposer mon sac, et mes clés sans lui accorder le moindre mot de plus.

Audacieux le bougre.

—   Charlie... Retenta-t-il.

J'ouvris le frigo, et en sortis une bouteille d'eau alors que mon regard meurtrier l'assassina lorsque je lui refis face.

—   Je veux que tu t'en ailles. Lâchai-je froidement.

Je portai le goulot de la bouteille à ma bouche sèche, je voulais être seule, et surtout, je ne voulais pas le voir après ce qu'il s'était passé au restaurant.

—   On va rester comme ça ? Sans explication ?! Insista-t-il.

Bordel, mais je ne parle pas français aujourd'hui ou quoi ?

—   C'est très clair de mon côté. Rétorquai-je.

C'était faux, rien n'était clair, mais j'avais trop de choses à régler, et actuellement, Charly n'était pas ma priorité.

Ça devrait.

Tant pis.

—   Vraiment ? Charlie... On va se marier dans moins d'un an on ne peut pas-

Mon rire cynique lui coupa la parole, et ces yeux effarés se posèrent sur mon visage.

—   Incroyable que tu t'en rappelles ! J'avais un doute. Lançai-je haineuse en croisant mes bras sur ma poitrine.

—   Après ce que tu m'as balancé tout à l'heure je te trouve bien culotté. Tu m'as humilié.

Et un nouveau rire m'échappa.

—   Je n'ai fait que rendre les coups. Répondis-je nonchalante. Si tu n'avais pas laissé entrer cette Leslie dans notre vie privée on n'en serait pas là.

Il secoua la tête, dépité.

—   T'es la femme de ma vie Charlie...

Et c'est moi qui suis culotté ?

—   Et tu t'en es rendu compte avant ou après te l'avoir tapé ?

—   Je n'ai pas couché avec elle putain ! Mais en quelle langue tu veux que je te le dise ?!

Leonessa T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant