Leonessa T2

50 ~ Alibi

Charlie

Mon cœur se mit à palpiter au moment ou les flics s'approchèrent pour nous passer les menottes. Encore à poil, cachée dans le dos du mafieux, le plaisir que je venais de ressentir fut vite effacé par les battements de mon cœur, en colère.

—   Attendez ! Les arrêta le mafieux en plaçant ces mains devant lui. Laissez-lui au moins enfilez le pull.

Un des policiers ramassa le vêtement.

—   Attrapez-les. Ordonna le commissaire d'une voix autoritaire.

Mon regard se noircit, alors qu'Ales tenta une première fois de se défendre.

—   Arrêtes Ales, laisse-les faire. Dis-je d'un ton qui promettait une vengeance terrible pour l'humiliation que je subissais.

Je fixai mon regard dans celui du commissaire, le menton levé, puis je levai mes mains en signe de paix. Le flic m'enfila le pull, puis m'attrapa les poignets pour les passer dans mon dos, sous les yeux rageux du mafieux à qui on réserva le même sort. Je scrutai toujours le commissaire qui affichait un sourire conquérant, et intérieurement à travers les éclairs qui passaient dans mes iris, je lui faisais comprendre que j'allais devenir le plus grand cauchemar de sa vie.

Les menottes me furent passées, le policier donna un coup sec pour les resserrer au maximum et je grimaçai de douleur, mais je ne dis rien.

Puis ils nous poussèrent à l'extérieur, et côte à côte, nous marchions, la tête haute, dans le froid de la nuit contrastant avec la chaleur que nous avions ressentie, jusqu'à la villa.

A notre arrivée, mon regard se posa sur les trois mafieux à genoux, les poignets enchainés, eux aussi allaient se faire embarquer. Juliette la main sur la bouche retenait ses larmes, Lia et Eléa affichait un regard noir en direction des flics qui avaient envahi le salon.

Ils ont mis mes amis à genoux...

—   Laissez les au moins s'habiller, ils sont à moitié nus vous n'avez pas le droit de faire ça ! Enragea la rouquine aux cheveux longs.

—   FERMEZ-LA ! Hurla le commissaire derrière moi.

Le silence retomba jusqu'à ce que...

—   Tatie... ?

La petite voix de ma nièce à l'étage résonna en moi et ma colère monta d'un cran. Mes dents se serrèrent.

—   Vous avez réveillé ma nièce... Grondai-je d'une voix sournoise.

La psychopathe en moi se réveillait doucement. Et je savais que le moment ou je vrillerai ne tarderait pas à arriver.

Alice dévala les escaliers et poussa un cri de stupeur en me voyant menottée. Ninja en position d'attaque retenu par Lia grognait et aboyait sur les flics, et le bras de Juliette attrapa ma nièce au passage lorsqu'elle accourut vers moi.

—   TATIE ! Sanglota-t-elle les yeux écarquillés.

Et ma mâchoire se crispa.

—   Vous avez fait pleurer ma nièce... Continuai-je avec un timbre de voix sombre.

Le commissaire ricana dans mon dos.

—   Aller, on les amène.

Les trois mafieux furent relevés d'un coup sec, et leur regard meurtrier s'accentuèrent. Juliette murmurait des choses à Alice pour tenter de la rassurer, mais je lisais dans ces petits yeux dorés, qu'elle resterait marquée à vie par ce qu'elle était en train de vivre. Et ma colère fut remplacée par une rage virulente.