56 ~ Go-fast

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Alessio

24h.

24h qu'elle ne m'adressait pas la parole.

Elle avait fini par venir avec nous dans cette cave et en en ressortant, elle ne nous avait plus adressé un mot, ni à moi, ni à Ju, ni à Nino et ni-même à son petit protégé Gabriel.

On était jeudi soir, et les go-fast allaient partir dans moins de trente minutes. Et moi je n'avais qu'elle en tête.

Elle avait assisté à la partie que je détestai le plus chez moi. Elle avait regardé ce mec, innocent se faire torturer, les larmes aux yeux, sans dire un mot.

Innocent.

Ce gamin était un putain d'innocent, elle avait eu raison. Dès le début, mais je ne l'avais pas écouté.

Parce que ces putains de mots me rendaient fous. La savoir en danger me faisait péter les plombs. Elle ne nous avait pas laissé l'approcher, son non catégorique au moment ou ce gamin était mort et que j'avais voulu aller la réconforter m'avait fait froid dans le dos.

Puis elle était sortie, et était allée vomir ces trippes. Je savais qu'elle n'aurait jamais dû mettre un pieds dans cette cave. Mais elle avait voulu entrer dans mon monde, et je l'y avais accueilli avec une violence inouïe.

Tout ce que je déteste chez moi.

Alors j'étais allé prendre une douche, pour calmer ma crise d'angoisse, seul.

—   Ales ? T'es avec nous ? Me questionna mon cousin.

J'ouvris les yeux pour tomber nez à nez avec lui.

—   Ouais ouais. Répondis-je sans y croire.

Nino arqua un sourcil, mais n'insista pas.

Il était bientôt 23h, et ça allait commencer.

—   Ok les gars, les voitures sont chargées ! Lança Teddy à l'autre bout du téléphone.

Il était avec les gars sur place, c'était lui qui s'occupait de distribuer la came. Alors que le bateau venait de repartir pour un nouvel aller-retour.

—   Ils sont tous prêts ? Le questionnai-je, en tentant de gérer mon angoisse.

—   Ouais ! Vous vous êtes assurés que ce soit bien les douaniers qu'on a dans la poche qui soit d'astreinte ce soir ?

—   Ouais, c'est tout bon. Répondit Nino.

Je frottai mes tempes à l'aide de mes deux pouces. Cette nuit allait être longue.

Charlie

—   Mon chat, tu manges avec nous ? Me questionna Juliette en s'asseyant à table avec les filles.

Je secouai la tête négativement. Mon chien sur les genoux, fixant un point au loin. J'avais la nausée, depuis 24h. Ils avaient tué ce pauvre gamin innocent, et aucun d'eux n'avaient détourné les yeux, au moment ou un de leur homme lui avait mis une balle en pleine tête.

Moi je n'avais pas pu regarder. J'avais fermé les paupières fermement. Mais son dernier cri me hantait encore.

Un innocent était mort.

Et c'est ta faute Roy.

C'est toi qu'ils veulent.

Et pour une fois qu'elles se mettaient d'accord, ces putains de voix dans ma tête, c'était pour m'accabler un peu plus. Je soupirai en serrant Ninja un peu plus fort contre moi.

Leonessa T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant