42 ~ Le diable en doré

997 53 56
                                    

Charlie

Je déteste les transports en commun.

Une putain d'heure que je patientai à la gare de Paris, remplie de personnes désespérées, énervées, qui comme moi attendaient de pouvoir rentrer chez elles. J'étais en retard dans mon planning, j'étais en retard pour la suite de mon plan.

Putain, évidement que ça ne pouvait pas bien se passer qu'est-ce que tu croyais Roy ?

Après de longues minutes, j'entendis la voix insupportable de cette compagnie ferroviaire annoncer l'arrivée de mon train. Une vague humaine se déchaina vers les portiques de sécurité, sous mon regard désespéré. Ne voulant pas me mêler à la foule, j'attendis que toutes les personnes passent avant de m'y engager.

J'étais partie pour deux nouvelles heures de train, toujours les écouteurs dans mes oreilles, je posai ma tête contre ma vitre du train alors qu'une dame s'installa à mes côtés.

Evidemment, on ne peut pas être tranquille.

Le train ayant du retard, était bondé, et je l'entendis souffler, elle aussi surement épuisée de cette attente.

Je fermai les yeux, et un léger sourire se dessina sur mes lèvres. Je revenais pour faire tomber des têtes.

...

Après l'arrivée du train, j'avais en vitesse récupéré ma voiture pour rentrer chez les filles pour me préparer, il était 19h30, et j'étais fin prête. Après un dernier regard dans la glace, pas peu fière de ce à quoi je ressemblais, je décidai après un dernier câlin à mon chien, de rejoindre mon taxi qui m'attendait déjà aux abords de l'immeuble.

— Souhaite moi bonne chance.

Je pénétrai dans la voiture et j'indiquai l'adresse du théâtre des Célestins au chauffeur qui démarra dans la foulée. Mon cœur battant à tout rompre, j'étais angoissée, mais surtout j'étais pressée, comme une gosse le jour de Noël.

Je fermai les yeux un instant, le temps de reprendre tous mes esprits, puis j'expirai bruyamment, alors que mon petit sourire ne me quittait pas. En rentrant chez les filles, une petite boite m'attendait, avec un petit mot.

« Brille de mille feux. »

Je n'avais rien laissé au hasard, ce soir j'allais marquer les esprits, mais je voulais aussi en raviver certains. J'avais alors missionné Eléa de faire rapatrier une des robes que j'avais laissé à Naples. Le colis avait été soigneusement préparé par ma sœur de cœur Ana, qui m'avait aussi laissé ce mot, ayant reconnu son écriture.

J'avais enfilé cette robe longue, près du corps, dorée, ornée de diamants, transparente sur certaines parties de mon buste, j'avais ramené mes cheveux en une queue de cheval haute, mes yeux maquillés en noir et mon rouge à lèvre rouge pétant venaient agrémenter la tenue. Je n'avais mis aucun bijoux, la robe faisait déjà tout, puis j'avais chaussé mes talons les plus hauts. Mon corps entier était galbé et mis en valeur par cette beauté incroyable de haute couture.

« Cette robe a été cousue pour toi. »

Tu me manques Eléonor, j'aurai aimé que tu assistes à ça.

Après dix minutes de trajet, le taxi s'arrêta, et mes sourcils se froncèrent.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? Demandai-je au conducteur.

Je vis ces yeux me scruter dans le rétroviseur central.

— Le GPS annonce un accident à 500 mètres, tout est à l'arrêt.

Leonessa T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant