13 ~ Brisé

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Charlie


—   VITALLI ! Hurlai-je en m'approchant d'eux.

Juliette sursauta et repoussa Juliann lorsqu'elle reconnut ma voix. Leurs regards se braquèrent sur moi, et Juliette baissa la tête lorsqu'elle croisa le mien noir. Juliann afficha un sourire narquois qui fit monter ma colère d'un cran.

—   Charlie je... Bafouilla ma meilleure amie.

—   Rentres. La coupai-je froidement.

Ces yeux s'écarquillèrent face à la haine à laquelle elle faisait face. Elle me connaissait bien, elle savait le caractère impulsif que j'avais, mais elle n'en n'avait jamais fait les frais.

Jusqu'à maintenant.

Je fixai Juliann, qui ne me lâcha pas du regard, me défiant.

—   C'est pas ce que tu crois... Continua-t-elle.

Ma tête pivota dans sa direction, les muscles de mon visage crispés la firent reculer.

—   Retournes à ton poste. C'est un ordre. Lâchai-je autoritairement.

Et encore une fois, sa surprise se lut sur son visage. Elle travaillait pour moi, nous le savions toutes les deux, pourtant, depuis le début de son contrat, jamais je ne lui avais donné d'ordre. Parce que j'avais toujours considéré qu'elle travaillait avec moi, et non pas pour moi.

Jusqu'à maintenant.

Juliann ne bougea pas, il était silencieux, spectateur de la scène qu'il avait lui-même engendré. Ma meilleure amie n'émit pas d'autres objections, elle baissa les yeux, et passa à côté de moi pour retourner dans le bâtiment, me laissant seule avec lui.


Mon meilleur ami.


Ton ancien meilleur ami.


Le silence retomba, alors qu'on se scrutait, lui et moi dans le blanc des yeux. Ma mâchoire serrée, mon regard noir, tout mon corps lui faisait comprendre qu'il allait passer un sale quart d'heure.

—   T'es jalouse mon cœur ? Railla-t-il.

Et cette question fut de trop pour moi. Ce surnom, sortant de la bouche de ce connard qu'il était depuis qu'ils étaient arrivés sur Lyon me fit vriller.

Ma main heurta violement sa joue, forçant sa tête à se pencher. Il laissa s'échappé un grognement plaintif, et se redressa en massant la partie de son visage douloureuse. Je ne l'avais jamais frappé, je n'avais jamais été en colère à ce point contre lui.

Jusqu'à maintenant.

Les traits de son visage se durcirent, et il me poussa férocement.

—   Mais ça ne va pas ?! Hurla-t-il à son tour.

Non, y'a rien qui va bouffon.

—   Celle-là c'était pour t'être approché de Juliette alors que je te l'avais formellement interdit. Crachai-je. Et maintenant, je vais te briser les os, pour faire ce que tu es en train de faire à Ana, comme je te l'avais promis.

Et je ne fis même pas référence à ces pics lors des deux soirées que nous avions passé ensemble, sous couverture. Je ne parlais même pas du mal qu'il m'avait fait et de la détresse dans laquelle il m'avait mis. Tout ça n'avait pas d'importance, pas autant que Juliette et Ana.

Pourtant, tout son corps se tendit après que j'ai prononcé le prénom de sa petite copine qu'il semblait avoir oublié depuis son arrivée ici.

Et il se mit à rire. Un rire glauque. Mes sourcils se froncèrent, mais je ne bougeai pas, le fixant toujours avec autant de dédain.

Leonessa T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant