Leonessa T2

19 ~ Entrainement

Alessio

—   Pour qui tu travailles ?!

Le fils de pute assis n'avait pas cessé de sourire mais il n'avait surtout pas dit un mot. Et j'étais putain de tendu, j'avais l'habitude de faire ça, mais cette fois Charlie était là, et elle me regardait et bordel je détestai ça.

Le poing de Nino s'abattit sur le visage du type, ce qui le fit chanceler, mais lorsqu'il redressa la tête, ce même sourire peignait ces lèvres.

—   Si tu veux sortir d'ici en vie, dis-nous pour qui tu travailles ! Cracha Juliann.

C'était faux, peut-importe s'il parlait ou non, il ne ressortirait pas d'ici en vie.

Le poing de Nino cogna une fois de plus, le visage en sang, l'homme ne souriait plus, mais refusait toujours d'ouvrir sa putain de bouche. Gabriel revint quelques minutes plus tard, il me fit un signe de tête pour me confirmer qu'il existait une deuxième sortie par derrière afin que nous puissions évacuer le corps sans problème. Puis le téléphone de Juliann sonna, alors que Nino frappait le mec une fois de plus.

—   Ouais ? Répondit Ju.

Je fixais toujours l'homme, le regard noir, et lorsque mon regard le quitta pour se poser sur Charlie, mon cœur s'arrêta de battre. Elle regardait la scène, sans bouger, elle tremblait, mais ne quittait pas l'homme des yeux, comme si elle se forçait à regarder, comme si elle voulait volontairement s'infliger ça. Elle n'avait jamais aimé la violence, la moindre bagarre la faisait tressaillir, et nous nous étions souvent engueulés pour ça à l'époque. Elle avait beau scander qu'elle détestait l'être humain, ce qu'elle détestait en réalité était les abominations dont il pouvait être capable.

Je me rapprochai d'elle, et posai ma main sur sa joue pour lui intimer de relever le visage vers moi, mais elle refusa. J'attrapai les deux accoudoirs de la chaise, et la souleva pour la positionner face à moi et dos à l'homme ensanglanté, sous les yeux ahuris de mes amis qui avait tout stopper pour me regarder faire. Je me baissai, pour être à sa hauteur et une fois mes yeux ancrer aux siens, ma main passa sur sa joue, d'une douceur en complet désaccord avec ce que j'étais en train de faire subir à l'autre.

—   Pourquoi tu t'infliges ça beauté ?

Elle déglutit.

—   Et s'il voulait juste donner une friandise à Ninja ? Finit-elle par articuler le regard triste.

Tu as un trop grand cœur Roy, ça te perdra.

Ma tête se pencha légèrement et mon regard sur elle s'intensifia. Elle était vraiment incroyablement belle, douce, gentille... Parfaite. Je dessinai de mes doigts chaque partie de son visage et elle se laissa faire, ces iris toujours plongés dans les miens.

—   La Comorra ! S'exclama Juliann. J'ai envoyé une photo à nos informaticiens, et ils viennent de me rappeler. Il bosse pour la Comorra.

Le corps de Charlie se crispa instantanément à l'entente du nom. Mes lèvres se tordirent lorsque je vis une larme rouler sur sa joue, et s'échouer sur mon doigt. Je récupérai la friandise que j'avais garder dans ma poche et la tendis à Nino.

—   Fais-lui bouffer ça. Ordonnai-je.

L'homme se mit à gesticuler, et Charlie ferma brusquement ces paupières. Il tenta de se débattre mais Juliann et Gab le tenait fermement. Je fixai la scène, alors que j'avais rapproché mon corps de Charlie, et qu'elle était venue se réfugier contre moi. Je passai mon bras autour de sa tête pour venir lui couvrir les oreilles, et je la serrai fort pour qu'elle en entende le moins possible.