Leonessa T2

30 ~ Equipe de choc

3 jours plus tard, Lyon.

Charlie

Trois jours que j'étais revenue du Mexique, et le décalage horaire avait toujours un effet détestable sur mon corps. Je n'avais pas mis un pied dehors depuis mon retour, refusant tous les appels téléphoniques, la seule que j'avais eu était Eléa car j'avais eu besoin de prendre de ces nouvelles. J'avais aussi essayé de joindre Charly, à plusieurs reprises, mais il m'avait à chaque fois renvoyé sur son répondeur. Je n'avais aucune idée d'où est-ce qu'il pourrait être.

Juliette m'avait redéposé Ninja qu'il lui avait ramené surement après avoir écouté le message que je lui avais laissé sur sa boite vocale pour lui proposer que l'on discute.

J'avais alors passé ces trois derniers jours à bosser d'arrache pieds, malgré ma fatigue constante, pour m'éviter de réfléchir, parce qu'à chaque fois que je laissai mon esprit divaguer, j'imaginais Charly dans les bras de cette salope, et cette envie de brûler la terre entière revenait en flèche, mais surtout parce que j'étais en manque de lui, et ce putain de manque me bouffait de l'intérieur.

Je me rendis dans la salle de bain, pour me préparer pour mon rendez-vous chez le psy de ce matin. Après ça je devais me rendre aux laboratoires pour y retrouver Pablo et Juliette et faire un point avec eux sur notre avancement, et je me disais que je passerai aussi voir ma rouquine dans la journée pour lui rendre une petite visite. Je m'en voulais de ne pas l'avoir fait plus tôt, mais j'étais effrayée à l'idée de le recroiser.

La porte d'entrée claqua, et je ne pus empêcher le petit sursaut de mon corps après avoir passé trois jours seule. Ninja accourut vers la porte, et une boule se forma dans mon estomac. Au vu de la réaction de mon chien, ça ne pouvait être que son maitre qui était de retour. Et puis mon cœur se mit à accélérer lorsque j'entendis ces bruits de pas approcher.

—   Salut. Me lança-t-il en passant devant la salle de bain pour rejoindre le salon.

Et mes yeux se fermèrent.

Allé Charlie... Il faut que vous discutiez.

Je le rejoignis, pour le retrouver assis par terre à faire des câlins à Ninja qui était comme un fou de le revoir. Et cette vision me retourna l'estomac. Parce que c'était ma famille, et j'avais tout gâché.

Putain.

Lorsque ces iris verts se posèrent sur moi, je déglutis, me rendant compte que je n'avais pas dit un mot.

—   Ç-Ça va ? Le questionnai-je faiblement en baissant les yeux.

Sérieux Roy ? C'est tout ce que t'as trouvé ? Et tu t'attends à quoi comme réponse ? « Oui Super bien, je pète le feu ! » ?

—   Ça va bien merci. Me répondit-il en se reconcentrant sur Ninja.

Ah.

Mes paupières se fermèrent une fois de plus, encaissant le choc de ces mots. Les pensait-il vraiment ? Est-ce que j'étais la seule à être dix pieds sous terre ?

—   Tu veux un café ? Repris-je.

Charly se releva, et sortit des clés de sa poche.

—   Non, je venais juste te ramener la Tesla, elle est prête. Je ne traine pas, j'en profitais aussi pour voir Ninja.

Je hochai la tête, dépitée en le regardant poser les clés sur le plan de travail de la cuisine. Puis il se rebaissa pour câliner encore un peu Ninja, mais il était prêt à partir à la moindre insistance de ma part, je le sentais bien.