37 ~ Jeux de dupes

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Alessio

Bordel.

J'avais encore l'estomac retourné après avoir raconté cette histoire, celle qui me hantait depuis tant d'années, celle qui avait fait que Charlie et moi étions liés à jamais, pour son plus grand malheur.

Mais ce qui m'avait le plus donné la nausée, c'était ce que je lui avais dit après.

« Je ne t'ai jamais dit que je t'aimais, j'ai toujours esquivé. Comme je ne t'ai jamais fait l'amour, je t'ai toujours baisé. »

Putain.

J'entendis la voiture de Charlie partir, alors je récupérai mon flingue à terre et j'entrepris de sortir de cet endroit glauque.

Je l'ai détruite, pour qu'elle revienne dans ce genre d'endroit elle-même.

Je sortis mon téléphone de ma poche, et j'appuyai sur le prénom de Juliann. Mon meilleur ami ne tarda pas à répondre, alors que mes yeux se posaient sur ma caisse au pneus crevés.

Evidemment.

— Ouais Ales ?

Je faisais le tour de ma caisse, en me grattant l'arrière de la tête, le cœur battant à tout rompre.

— Ou est Nino ? Il faut qu'il vienne me chercher je t'envoie ma position, t'es ou là toi ?

Je lui envoyai ma localisation dans le même temps.

— J'ai reçu, je lui ai fait passer le mot, il arrive. Je suis au club pourquoi ? T'es avec Charlie ? Elle va bien ? Dis moi que vous avez enfin baisé ?!

Connard, c'est clairement pas le moment de parler de cul.

— Non elle ne va pas bien. Elle est partie, et mes pneus sont crevés. Répondis-je en faisant les cents pas dans ce putain de gravier.

— Bordel, qu'est-ce tu lui as fait pour qu'elle crève tes pneus mec ?!

— C'est pas elle. Elle est avec quelqu'un, on nous a suivis. Si lui arrive quelque chose Ju...

Je frappai dans ma voiture, avec le même poing qui était déjà en sang. J'étais un putain d'idiot d'avoir accepté silencieusement de la suivre dans son plan qu'elle avait surement du inventer sur le tas.

Ça ne sent pas bon.

A partir de ce moment, ou elle comme moi avions entendu ce bruit, nous nous étions compris en un seul regard. Parce qu'on se connaissait par cœur. J'étais entré dans son jeu, comprenant rapidement où elle voulait en venir. Elle n'avait pas posé cette question par hasard, elle voulait que je lui réponde que je n'en n'avais rien à foutre d'elle. Elle voulait que je la brise. Pour pouvoir être crédible, il fallait que je lui fasse mal.

« Depuis ce 30 Novembre. »

« Il est bientôt 11h30. »

Pourtant, les derniers mots qu'elle m'avait murmurés, ils étaient, eux... affreusement réels.

« Je ne te le pardonnerai jamais. »

Elle l'avait dit assez fort pour que je puisse l'entendre, mais assez doucement pour que le fils de pute qui m'avait interrompu au moment où je comptais lui dire qu'elle avait toujours contrecarré mes plans et que j'étais tombé fou amoureux d'elle le jour ou j'avais entendu sa voix pour la première fois, le jour ou ces iris bleus avaient plongés dans les miens, n'entende rien. J'allais lui dire, que je n'avais jamais cessé de l'aimer depuis ce jour, alors j'étais en colère, qu'il m'ait coupé au moment où j'avais eu enfin les couilles d'être sincère jusqu'au bout.

Leonessa T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant