Leonessa T2

57 ~ Echange risqué

Alessio

Au club, j'avais réuni tous mes hommes qui ne s'étaient pas fait prendre en otage. Ils étaient dix avec la Cosa Nuestra, dont Noah que je ne pouvais pas laisser tomber.

Dans la salle principale, Charlie était assise, elle mordait son pouce, Juliann derrière elle était appuyé sur ces épaules, et me fixait.

—   Val les a géolocalisés. Ils sont dans une maison abandonnée à Gerland. Commença mon cousin.

Je pivotai la tête vers la bonde qui n'avait pas bougé, tous mes hommes pendus à mes lèvres.

—   C'était quoi ton plan ? La questionnai-je.

Je la vis déglutir, puis son regard s'ancra au mien.

—   Un échange, moi contre tes hommes.

Juliann se figea derrière elle, et je laissai un rire m'échapper avant de fermer les yeux.

Elle est quand même pas si bête que ça si ?

—   Tu rêves Roy. Répondis-je fermement.

Ces sourcils se froncèrent alors que j'arquai le mien. Et puis finalement, je me disais que ce n'était pas une si mauvaise idée. Je pivotai sur moi-même et j'observai les podiums ou les filles dansaient dessus, jusqu'à en repérer une qui ferait l'affaire.

Mais Charlie Roy me connaissait trop bien. Lorsqu'elle vit mon regard fixé sur la blonde qui dansait à moitié nue elle se leva.

—   Là c'est toi qui rêve ! Siffla-t-elle entre ces dents serrées.

Je fis un signe de tête à un de mes hommes en direction de la stripteaseuse et il s'activa dans la foulée pour aller la chercher.

—   Stelleti... Gronda Charlie, le regard noir.

Je me retournai vers elle pour l'observer, et elle réduisit la distance entre nous, en me mitraillant.

Mon gars ramena la blonde à nos côtés et je me concentrai sur elle.

—   T'as de la famille ? La questionnai-je.

Ces joues rougirent, et elle baissa la tête.

—   Un petit garçon. Murmura-t-elle en réponse.

Je sentis Charlie se crisper à mes côtés.

—   Tu veux qu'il vive bien pour le restant de ces jours ? Continuai-je.

—   Ne fais pas ça... Souffla Roy.

La jeune femme hocha la tête à plusieurs reprises, et je m'approchai d'elle en relevant son menton de mes deux doigts.

—   J'ai besoin de t'entendre. Chuchotai-je à son oreille.

—   Ou-Oui. Monsieur.

Parfait.

Je m'éloignai d'elle, et Charlie, le visage toujours fermé me scruta un instant, avant de lancer un regard d'appel à l'aide à notre meilleur ami qui n'y répondit pas.

Je pouvais entendre d'ici la tempête gronder en elle, alors que je m'adressai à mes hommes.

—   Trouvez lui des vêtements, une veste à capuche, ceinture d'explosifs, et préparez les voitures.

La stripteaseuse laissa un hoquet d'effroi lui échapper lorsqu'elle entendit « ceinture d'explosif », elle venait de comprendre ce qui l'attendait. Et il n'en fallut pas plus pour faire dérailler Charlie, alors que mes hommes s'apprêtaient à obéir, ils se stoppèrent tous lorsqu'ils l'entendirent hurler.