Leonessa T2

46 ~ Symphonie du coeur

Charlie

La matinée était passée assez rapidement, Eléa, Juliann et moi avions tenté d'apprendre à Alice à jouer aux cartes, oubliant à certains moments son âge. Aucun de nous n'était vraiment à l'aise avec une gamine, et c'était peut-être la rouquine qui s'en sortait le mieux.

La vie savait que tu ne serais jamais prête à être maman, c'est peut-être un bien pour un mal que tu ne puisses pas en avoir.

Ce constat me fit grincer des dents, alors que mon regard se posa sur l'horloge, il était bientôt midi et demi et Alice n'avait toujours rien bouffé.

Putain, qu'elle tante de merde je fais.

Adorable comme elle l'était, elle n'avait rien dit, ne s'était pas plaint. Je me levai pour me diriger vers la cuisine en me grattant l'arrière de la tête. J'ouvris le frigo, et mes yeux se fermèrent lorsque je le vis rempli de bières.

Bordel.

— Dans le bac du bas il y a des tomates. M'interpella Eléa toujours aux côtés d'Alice. Tu aimes les pates à la sauce tomate ma puce ?

Alice sourit, et acquiesça à plusieurs reprises, regonflant mon cœur.

Ok, des pates.

Nous n'avions pas vu ni Ales, ni Gabriel, qui étaient restés enfermés dans leur chambre comme deux ados. Nino lui avait passé son temps au téléphone, les sourcils froncés, il semblait gérer quelque chose d'important.

Je m'emparai des tomates, puis je pivotai pour récupérer un couteau et une planche à découper. Mon regard se posa sur le plan de travail, et mes paupières se fermèrent, me rappelant de ce qu'il s'y était passé dessus quelques heures en arrière.

« Tu vas me montrer à quel point tu m'appartiens. »

Mon clitoris pulsa contre le tissus de ma culotte, et mes dents se serrèrent.

Juliann me rejoignit, puis attrapa lui aussi un couteau pour me filer un coup de main, torse nu, il s'installa face au plan de travail sur lequel je jouissais quatre heures plus tôt, et mes joues s'empourprèrent.

Je poussai un soupir, et m'installai à ces côtés, alors que nous commencions a découper les tomates.

— Au fait, je t'ai pas dis, mais joli nouveau tatouage. Me lança-t-il discrètement.

Mes sourcils se froncèrent, je tournai la tête vers lui pour l'interroger du regard.

De quoi il parle ?

Son sourire taquin me fit plisser les yeux, sa main lâcha le fruit, et ces doigts se posèrent sur ma joue, pour descendre lentement dans mon cou. Ma peau se couvrit de frissons pendant qu'il dessinait le contour de la marque qu'y avait laissé Ales, pour me faire comprendre de quoi il parlait.

Oh bordel.

Mon cœur rata un battement, mes yeux s'écarquillèrent ce qui le fit glousser, puis il se reconcentra sur sa découpe.

Mes iris se perdirent un instant sur son torse, sur les muscles de ces bras bandés à chaque fois qu'il faisait glisser la lame du couteau contre la planche à découper. Je déglutis, et me figeai.

Je suis vraiment en train de le mater la?

Je secouai la tête pour revenir à moi-même lorsque je sentis le coup d'œil qu'il me lança, puis me reconcentrai sur ma tâche. Une fois découpées, les tomates furent cuites puis nous laissions la sauce revenir tranquillement pendant que Eléa lisait une histoire à ma nièce qui bouffait des chips pour se caler un creux.