1 ~ Ignorance

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Alessio


24h.

24h qu'elle avait franchis le seuil de la villa.


Sans un regard.


Sans un mot.


Et pendant 24h, l'orage n'avait pas arrêté de gronder.


—   Nous n'avons aucune idée d'où est-ce qu'elle pourrait être. Le problème c'est qu'elle avait prévenu une de ces amies de son retour en France. Si ça continue on va avoir les flics français sur le dos, et bordel c'est bien la dernière chose qu'il nous fallait ! S'énerva mon père.

Nous étions tous là, dans son bureau. Certains appuyés contre les murs, d'autres assis sur les fauteuils. Ma sœur n'avait pas arrêté de pleurer depuis qu'elle avait appris pour l'accident. Elle était inquiète, comme tous les autres. Sauf moi.

—   On a passé la nuit à la chercher Antonio. On est retourné sur les deux lieux ou ils l'avaient amené la dernière fois, mais il n'y a rien, pas une trace. Continua Nino.

Mon père enrageait, les deux poings sur son bureau, le regard froid. Il était en colère.

—   On peut peut-être leur proposer de l'argent ? Demanda ma sœur. Qu'est-ce qu'ils veulent en fait ?

—   MAIS IL EST LA LE PROBLEME ! ON N'EN SAIT RIEN ! Hurla Stelleti Sénior.

Ma sœur sursauta de surprise, et se replia sur son fauteuil, les genoux ramenés contre sa poitrine, elle sanglotait encore plus fort. Juliann s'approcha d'elle, et déposa une main sur son épaule, puis il pivota la tête vers moi, et me lança un regard meurtrier.

—   Le problème c'est que j'ai eu Francesco au téléphone, et encore une fois, il n'est pas au courant de ce que son idiot de neveu branle ! Reprit mon père.

Francesco... Le patron de la Comorra, mais aussi oncle d'Andréa. Pour la deuxième fois, il devait déchanter, et se rendre enfin compte qu'il n'avait aucune emprise sur ce que son chère neveu fabriquait.

Je finis par me lever, fatigué de cette discussion qui n'aboutirait, je le savais déjà, à rien. Puis je pivotai sur moi-même, sous les yeux ébahis de certains, pour sortir du bureau.

Je sortis mon téléphone, puis mon paquet de clope, pour me rendre sur la terrasse. L'orage s'était arrêté, les nuages estompés, laissant place à un fabuleux soleil.

—   C'est quoi ce bordel Ales ?! Gronda une voix, qui n'était autre que celle de mon meilleur ami.

Je me retournai, un sourcil levé et un sourire arrogant naquit sur mes lèvres. Il se rapprocha de moi, furieux, et vint coller son front contre le mien. Pour la deuxième fois depuis trop peu de temps, lui et moi nous défions, pour les beaux yeux bleus de notre blonde préférée.

—   Pourquoi tu n'étais pas là cette nuit ?! Avec nous ?! A chercher la meuf que t'as brisé ?! Tu sais que tout est ta faute ? Si elle est venue à Naples, si la Comorra s'est intéressée à elle ? Mais pourquoi j'ai aussi l'impression que c'est encore ta faute si elle s'est faite enlevée une troisième fois ? C'est quoi ton putain de problème ?!

Il avait posé sa dernière question en intensifiant le contact de nos fronts, me faisant légèrement reculer sur mes appuies. Et moi, je restai muet, le défiant de mon regard le plus sournois qu'il m'était donné d'avoir.

—   Eh ! Les gars ! Ça suffit, le but c'est qu'on soit tous ensemble contre eux. On est tous à cran, mais on va la retrouver.

Gabriel se plaça entre nous pour nous séparer, bizarrement, à cet instant, c'était le plus jeune qui se comportait comme le plus adulte.

Leonessa T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant