10 ~ Catastrophiquement mémorable

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Charlie


Vendredi, 17h30, commissariat de Lyon 2ème

—   Donc si je récapitule, votre voiture a été détruite dans le parking souterrain, mais vous ne savez pas par qui, et ceci ne semble avoir rien avoir avec la fusillade qu'il y a eu ?

Ouais, je te l'accorde, c'est pas crédible.

J'hochai la tête pour confirmer mes dires. Et je mentais encore une fois. L'homme qui se tenait face à moi était le commissaire, il était jeune, il devait avoir une trentaine d'années. Et il était vraiment très beau.

Je ne pouvais empêcher mes yeux de se balader sur la totalité de son corps. Il était en tenue de flic, et je trouvais ça extrêmement sexy. Ça avait toujours été mon fantasme, me taper un mec en uniforme. Et le manque de ne pas avoir baiser depuis des mois se faisait grandement ressentir dans tout mon corps.

Bordel, arrêtes ça Charlie.

L'homme me scrutait, son regard semblait essayé de décrypter tous les mensonges que je lui avais sorti, il ne me croyait pas, je le sentais.

—   Mademoiselle Roy, pouvez-vous me jurer que vous n'êtes au courant de rien concernant la fusillade d'hier soir ? Cela ressemblait grandement à un règlement de compte, il n'y a pas eu de blessés, mais si cela devait se reproduire ça ne serait peut-être pas le cas.

Bordel.

Bien sûr que je suis au courant de quelque chose. Mais que veux-tu que je te dise beau blond ? Que je suis pourchasser par une mafia italienne, après avoir habité avec leur rivaux dont mon ex fait partie ?

—   Oui je... Je ne sais rien du tout, je pense que mon amie et moi étions la au mauvais endroit, au mauvais moment. Affirmai-je.

Toute ta vie tu as été au mauvais endroit, au mauvais moment Roy.

—   Hum... Votre déposition a été enregistrée. Si quelque chose vous revenait dans les prochains jours, je vous laisse ma carte, il y a mon numéro personnel dessus. N'hésitez pas à me contacter. Je suis là pour vous aider.

Son regard sur moi se voulut plus insistant. Il me dévisageait et mon cœur accéléra.

Il ne te croit pas. Tu viens de te mettre dans la merde.

— De mon côté, reprit-il sans me lâcher des yeux, je vais garder votre numéro, et je vais vous demander de rester sur le territoire français et à la disposition de la police le temps que cette affaire soit résolue.

Je déglutis péniblement puis lui souris en m'emparant de sa carte qu'il me tendait. J'entrepris de me lever pour sortir de ce bureau avant de dire une connerie. Il me raccompagna à la porte d'entrée du commissariat, et me tendit sa main pour serrer la mienne. Lorsque nos paumes se touchèrent, il maintint la pression de ces doigts, en ancrant son regard au mien, et je déglutis. Puis il finit par me libérer, et dans la seconde qui suivit, je m'en allai en vitesse.

Une fois dans la voiture, je m'enfonçai dans mon siège, en fermant les yeux pour recouvrer mes esprits. J'avais une furieuse impression de m'être mis dans une merde de plus.

Les flics au cul, il manquait plus que ça.

Je démarrai en direction de chez moi. Je ne comptais pas retourner au boulot, j'avais besoin de décompresser avant la soirée de ce soir. J'avais besoin de me préparer mentalement au calvaire que j'allais vivre.

En passant la porte d'entrée, Ninja accourut vers moi. L'avantage avec les chiens, c'était que même lorsque vous aviez passé la pire journée, eux étaient toujours contents de vous retrouver. Je me mis à son niveau pour le caresser quelques secondes avant de me relever pour me diriger dans le salon. Charly était là, sur le canapé, torse nu. Lorsqu'il me vit, ses lèvres s'étirèrent en un sourire radieux.

Leonessa T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant