Leonessa T2

17 ~ Influence

Charlie

Ma vie prenait un tournant complétement chaotique. Plus rien n'avait de sens. J'étais en point avec des mafieux, pour une mission au Mexique, espionnée par des flics. Et je sirotais mon verre de rhum coca, dans le plus grand des calmes, comme si tout cela n'était qu'un putain de cauchemar. Le seul problème a tout ça, c'était que tout était bien réel, c'était ma vie, chaotique, mais ma vie.

Les garçons discutaient entre eux, alors que la seule chose à laquelle je pensais était de finir mon verre et de m'en recommander un par la suite.

—   Ça ne sera pas aussi simple de la faire sortir du territoire s'ils la suivent comme les chiens qu'ils sont. Lança Nino.

Hum, bien vu.

—   On devra faire en sorte de les semer deux heures avant le décollage.  Répondit Ales

Encore une belle idée de merde.

—   Le problème c'est que s'ils ne la retrouvent pas pendant les cinq jours ou vous serez au Mexique, ils vont lancer un avis de recherche. Renchérit Juliann.

Futé le garçon.

—   Ils doivent épier le moindre de ces faits et gestes. Donc le plus simple serait qu'elle aille chez le médecin, simulant une maladie quelconque, et qu'elle se fasse mettre en arrêt pour la semaine. Ça expliquerait qu'elle ne sorte pas de chez elle. Et ils auront l'info quand ils intercepteront le document qu'elle va envoyer par mail à l'assurance. Proposa Gab.

Mon verre est vide, il m'en faut un nouveau.

S'en m'en rendre compte, je tenais encore fermement les doigts d'Ales entre les miens, et je jouais avec sa chevalière, pour tenter de me vider de toute cette angoisse constamment présente en moi. Je la faisais tourner autour de son doigt, et lui se laissait faire. Il n'avait pas essayé une seule fois de m'arrêter. Comme si lui aussi en avait besoin. Lorsque je voulu lever le bras pour interpeller Arthur pour qu'il m'amène un nouveau verre, je tentai de me libérer de son emprise, mais il resserra sa poigne pour m'en empêcher.

—   Qu'est-ce que tu veux ? Me chuchota-t-il en arrêtant sa conversation.

Mon cœur rata un battement, alors que je pivotai la tête vers lui. Il avait lever un sourcil en attendant ma réponse. Son pouce avait rentamé des vas et viens sur ma peau pour m'intimer de lui répondre.

—   Un verre.

Il leva son autre bras libre pour attirer l'attention du barman et recommanda une tournée pour toute la table en un geste. Puis il se reconcentra sur la conversation avec les gars, alors que je me remis à jouer avec sa bague.

—   Ok, on part sur l'arrêt maladie. Confirma Nino. Charlie, c'est bon pour toi ? Ça va aller pour demain ?

Je pris une gorgée puis je braquais mon regard sur le cousin Stelleti, en haussant les épaules.

—   Est-ce que j'ai le choix de toute manière ? Lâchai-je fatiguée.

Nino me sourit, pour me faire comprendre que non, et ma jambe se remit à taper contre le sol, faisant vibrer tout mon corps. Je n'avais pas hâte d'être demain. Tout à l'heure j'avais décalé mon rendez-vous chez le psy, en me disant qu'il fallait que je règle les problèmes un à un, et ce soir je venais de comprendre que ça ne servait plus à rien de remettre les choses au lendemain, parce que c'était toute ma putain de vie qui était un problème.

Ales détacha sa main de la mienne, laissant un vide glaçant contre ma paume, pour venir la poser sur ma jambe qui bougeait frénétiquement. Et encore une fois, son geste fonctionna. Ma jambe s'arrêta sans même que mon cerveau ne lui le demande. Son contact me faisait du bien, il me rassurait. Et putain, je le détestai d'avoir ce rôle.