14 ~ Diabolique

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Alessio


Je suis un homme mort.

Je me doutais bien que Juliette ne tiendrait pas sa langue longtemps. La seule question que je me posai c'était combien de temps allait-elle mettre pour tout balancer à Charlie ?

J'étais installé sur la terrasse de ma chambre d'hôtel, en train de fumer la drogue nécessaire à me calmer. Encore une fois j'étais allé trop loin, mais bordel ces gonzesses savaient comment me faire sortir de mes gonds.

Lorsque trois coups contre la porte retentirent, mon cœur se mit à battre plus rapidement. Inconsciemment, je savais que c'était elle. La faucheuse était venue pour m'embarquer pour de bon cette fois.

Je me levai, et je pénétrais dans ma chambre, sans avoir pris le soin de poser mon joint, laissant une douce odeur dans toute la pièce. Une fois à la porte, je soupirai un bon coup, puis j'entrepris de l'ouvrir.

Il ne fallut pas plus d'une seconde pour que mon corps se retrouve projeter en arrière. Charlie pénétra dans la chambre, les sourcils froncés, la colère déformant les traits de son doux visage.

— MAIS CA NE VA PAS BIEN ?! QU'EST QUI T'AS PRIS DE T'EN PRENDRE A ELLE ?! Hurla-t-elle, JE T'AVAIS DIT QUE S'IL LUI ARRIVAIT QUELQUE CHOSE JE TE TUERAI ! TU VEUX MOURIR C'EST CA ?!


C'était plus rapide que ce que je pensais.


— Je ne suis pas d'humeur Roy, alors arrêtes de crier. Lâchai-je nonchalant, pour tenter de masquer ma crainte de ce petit bout de femme.

— MAIS J'EN AI RIEN A FOUTRE DE TON HUMEUR ! Continua-t-elle. JE VAIS TE TUER STELLETI ! JE VAIS TE BUTER ! JE TE JURE QUE TU VAS MOURIR CE SOIR!

Je serrai les dents, sentant la colère monter.

— Arrête de crier, dis-je avec le peu de calme qu'il me restait.

Des pensées meurtrières envahirent mon esprit, j'allais péter un plomb. Je me retournai pour ne plus voir son visage.

— SI TU T'EN PREND A ELLE, TU T'EN PRENDS A MOI !

— ARRETES D'HURLER BORDEL ! M'emportai-je à mon tour en balançant mon téléphone contre le mur en face de moi.

Je l'entendis hoqueter de surprise, et soudain le silence. J'étais toujours dos à elle, mon sang bouillonnait. Mes poings serrés, je tentai de me contenir.

Il faut que je tue, ou que je baise.

Elle laissa s'échapper un petit rire vicieux, et alors que j'entrepris de rejoindre la terrasse et finir mon joint, elle m'interpella.

— Tourne-toi.

Je fermai les yeux, et mes muscles se crispèrent. Sa voix était devenue beaucoup trop calme, ça n'annonçait rien de bon. Je pivotai sur moi-même et mon regard se plongea dans le sien. J'étais silencieux, et elle aussi, elle me scrutait, les dents serrées.

Allé Roy, pète ton câble qu'on en finisse.

— Tu vas rembaucher Juliette, tout de suite ! Cracha-t-elle le regard toujours aussi noir. Tu n'es personne pour virer qui que ce soit !


Je préfère quand tu ne cris pas beauté.


Mes lèvres s'étirèrent, mon expression physique n'était pas du tout en accord avec ce qu'il y avait au fond de moi. Mon cœur tapait dans ma poitrine à une allure folle, j'avais l'impression qu'il pouvait me lâcher à tout moment.

— C'est trop me demander Roy. Il va falloir payer pour ça. Répondis-je malicieusement.

Ma main se dirigea lentement vers mon entrejambe, ces yeux suivirent le mouvement, et je la vis de crisper lorsque je vins attraper ma queue pour lui faire comprendre ou je voulais en venir. Et mon sourire s'effaça instantanément. Imperceptiblement, elle eut un léger mouvement de recul, que personne n'aurait pu voir, personne sauf moi, parce que dès qu'il s'agissait d'elle rien ne m'échappait.


Leonessa T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant