Leonessa T2

31 ~ Traque

Alessio

J'étais au club, dans un des bureaux à l'étage, j'avais de la paperasse à signer que Charly m'avait fait porté, ne désirant pas me recroiser pour le moment, et je respectais ça. J'étais comme prévu allé voir Eléa avec Juliann ce matin, et elle était encore faible. Mais elle était en vie, et c'était tout ce que je retenais.

Quelqu'un frappa à la porte, mais n'attendit pas de réponse de ma part avant de la pousser. La porte s'ouvrit sur Teddy et Nino, a qui j'avais donné rendez-vous pour les nouvelles consignes.

—   Salut mon chaton ! S'exclama Teddy en se jetant sur le fauteuil sous mon regard dépité.

Nino étouffa un rire et s'assit sur une chaise.

—   Merci d'être venu. Déclarai-je en m'allumant une cigarette.

Je m'appuyai sur mon siège en tirant la première latte.

—   Je voulais qu'on fasse un point sur l'état de la came, et sur la reprise de la construction de l'hôtel. On doit l'accélérer.

Nino acquiesça mais resta silencieux alors que Teddy tapotait sur son écran de téléphone.

—   Je me suis déjà occupé de relancer les travaux le jour où tu m'as envoyé le contrat signé. Tout le monde est sur le qui-vive. Mais il reste encore pas mal de boulot, il va falloir qu'on trouve une solution en attendant que tout soit terminé. Répondit Teddy.

Je me grattai l'arrière de la tête en faisant les cents pas. Il avait raison, il allait falloir que l'on trouve rapidement une solution, avant d'être à court de cargaison.

—   Hum... Et on ne peut envisager aucun partenariat après ce qu'il s'est passé avec la Cosa Nuestra. Enchaina Nino, plus personne n'a confiance en nous. Ce qui n'est pas une mauvaise chose, puisque maintenant tout le monde nous craint, le point négatif c'est que tout le monde rêve de nous voir tomber.

Teddy sourit à pleine dent après la réflexion de Nino, et mes sourcils se froncèrent.

—   Après... On a une chimiste dans les rangs... Dit-il innocemment.

Nino pouffa, et moi je secouai la tête en réponse.

—   Premièrement je ne demanderai jamais à Charlie de nous faire de la cocaïne, et deuxièmement, même si je le faisais, elle dirait non. Rétorquai-je, et elle aurait raison. Elle a déjà bien assez de merde à gérer comme ça, dont les flics au cul.

Le blond haussa les épaules, pendant que mon cousin observait le plafond du bureau, la tête ailleurs.

—   A moins que... Qu'est-ce qui nous force à attendre la fin de la construction de l'hôtel pour entamer les exportations ? Me questionna-t-il.

—   On a aucune raison de faire faire des allers-retours aux bateaux si l'hôtel et le casino du sous-sol ne sont pas en fonctionnement. Répondis-je.

—   Sauf si... Tu as besoin de matériel pour terminer la construction...

Je plissai les yeux, ne comprenant pas ou il voulait en venir, et il se racla la gorge pour s'éclaircir la voix.

—   Les magasins de Charly ne font pas que des cuisines je me trompe ? Il fait aussi meubles... Continua-t-il.

Très mauvaise idée.

—   Et comment tu veux que j'explique ça au mec à qui j'ai essayé de voler la femme ?

—   T'es pas obligé de le faire... On passe par nos sociétés écrans pour la commandes des meubles que les bateaux partant de Naples livreront, mais au lieu de nous revenir vides, ils reviendront avec la came.