23 ~ L'inauguration

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Charlie


— Mademoiselle Roy. Votre père est décédé c'est bien ça ?

Mes sourcils se froncèrent. J'étais entrée dans cette salle glauque, avec cette vitre sans tain, et je me demandais intérieurement s'il y avait des personnes derrière ou non. Un homme, sans uniforme m'avait installé les capteurs sur le bras, et j'avais débuté tout de suite par des questions banales, sur mon prénom, mon âge, mon métier. Et c'était maintenant que tout commençait. Ils allaient tenter de m'affaiblir, et ils démarraient par mon père.

Ces chiens de la casse.

— Oui. Répondis-je.

Le détecteur ne bipa pas, mais il s'y attendait. Il avait déjà la réponse.

— D'un cancer des poumons ?

— Oui.

Il marchait, faisant des allers-retours dans cette pièce, alors que moi, j'étais clouée sur cette chaise. Et j'allais devoir me mettre à nue.

— Fumait-il mademoiselle Roy ?

Vas te faire foutre.

J'avais compris ou il voulait en venir, et je grondai intérieurement.

— Avant. Mais il avait arrêté.

— Donc il fumait. D'après vous, méritait-il de mourir ?

Mes yeux se fermèrent alors que je tentai de gérer ma respiration.

— Non.

— Hum... Pourtant il fumait mademoiselle Roy... Je veux dire... Il l'avait bien cherché non ?

Baise ta mère, ta grand-mère, ton arrière-grand-mère, et ainsi de suite sur 25 générations. Connard.

Et j'avais envie d'hurler. Parce que c'était injuste. Parce qu'il n'avait pas le droit de parler de lui. Mais il fallait que je garde mon calme. Il cherchait à me faire péter un plomb.

— Non.



A écouter: Popular Monster de Falling In Reverse.


Un sourire malsain se dessina sur ses lèvres alors que je le fusillai du regard.

— Passons. Vous êtes fiancée si je me suis bien renseigné ?

— Bravo, vous savez faire votre boulot ! Fulminai-je.

Ok, pour le calme, on repassera.

Il laissa un petit rire s'échapper avant de poser une pochette sur la table.

— Votre conjoint vous trompe-t-il mademoiselle Roy ?

Hein ? Qu'est-ce qu'il raconte ?

— Non?

C'était une réponse mais une question à la fois. Il regarda l'écran, mais aucun son n'en sortit.

— Ou alors vous n'êtes pas au courant ? Continua-t-il.

Il ouvrit la pochette, et en sortit des photos, qu'il positionna face à moi. Mes yeux se posèrent dessus. Il l'avait espionné. Et il me mettait sous le nez ce qu'il avait trouvé. Mes yeux se fermèrent. Et mon cœur tomba à terre. Pour de bon.

Et alors que les images que je venais de voir défilaient encore dans mon esprit, je cru un instant vriller pour de bon. Mais d'un coup d'un seul, mon cœur cessa de battre. Comme s'il n'était plus là. Et mon corps se vida entièrement de toutes émotions.

Leonessa T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant