20 ~ Contre-attaque

1.2K 47 43
                                    

Alessio


—   Est-ce qu'Ales vient de te faire jouir à l'instant ?

Je vis le corps de Charlie se crisper, il ne l'épargnait pas. Je ne leur avais rien dit en remontant les chercher, seulement qu'elle était prête à reprendre. Mais Nino n'était pas con, Ju non plus, et ils se doutaient bien que nous n'avions pas fait une partie de carte.

Je gardai le dos collé au mur, en la fixant intensément. Lorsque je vis son regard se relever vers Nino, mon cœur se mit à battre plus vite, plus vite que ce qu'il battait déjà depuis que je m'étais retrouvé seul avec elle. J'avais encore l'impression de sentir ces lèvres sur les miennes, j'avais la gaule, et surtout j'avais mal au cœur. Parce que la retrouver sur le moment m'avait fait un bien fou, j'étais en transe de l'entendre gémir mon prénom, de la sentir si mouillée sur mes doigts, et de savoir qu'aucun autre homme et même pas le sien l'avait refait jouir après moi. Mais maintenant que la tension était redescendue, je flippai de sa réaction. Parce qu'elle était toujours fiancée, son cœur était toujours pris. Et pour l'instant, je n'étais toujours qu'une putain d'erreur pour elle.

—   Non. Répondit-elle.

Chacun de nous posa le regard sur le monitor, et la ligne sur l'écran représentant ces battements de cœur resta droite, aucun bruit ne retentit. Elle avait réussi. Son regard bleu se posa sur moi, et j'affichai une moue satisfaite, sans réellement sourire pour que les gars ne sachent pas si elle avait menti ou non.

Bien.

Les questions fusèrent, et la dopamine créée par son cerveau pendant son orgasme faisait encore effet, elle réussit à chaque fois, à mentir, si bien que parfois je ne savais plus à quel moment elle disait ou non la vérité. Elle avait compris.

Arrivant à la fin de l'entrainement, il était midi passé, et ça faisait plus de quatre heures que nous l'interrogions. Les gars soufflèrent soulagés, et notre informaticien commença à se lever pour libérer Charlie et ranger le matos.

Mais moi... Moi je n'en avais pas encore terminé. Et je savais qu'elle me détesterait pour ce que je m'apprêtai à faire. Mais il le fallait, il fallait que je sache, parce que ça me tuait à petit feu.

—   Attend ! Interrompis-je notre gars qui s'arrêta net.

Je tournai le visage vers Ju et Nino.

—   Sortez s'il vous plait.

Leur sourcils se froncèrent, mais ils ne posèrent pas plus de questions, et sortirent avec l'informaticien. Me laissant une fois de plus, seul avec elle.

Les yeux plissés, elle m'interrogeait du regard, alors que je m'approchai d'elle, les dents serrés, la mâchoire crispée, et le cœur qui battait beaucoup trop vite. Elle ne bougea pas, figée sur sa chaise, je la vis déglutir.

—   Il faut que je te pose une dernière question.

Elle leva un sourcil.

—   Et je suis obligée d'être attachée à ce truc ? Me questionna-t-elle mécontente. Tu ne me fais pas confiance ?

Mes lèvres se tordirent. Ce n'était plus une question de confiance. Arrivé face à elle, j'appuyai mes poings sur la table, pour pouvoir la regarder plus profondément.

—   Est-ce qu'ils t'ont touché pendant les 48h ou tu as été séquestrée ?

Elle ancra son regard au mien avant d'ouvrir la bouche.

—   Oui. Me répondit-elle.

Elle a répondu trop vite. Ce n'est pas normal.

Aucun son ne sortit de l'appareil, elle disait la vérité.

Leonessa T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant