15 ~ Chales

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Alessio

J'avais regardé sa silhouette passer la porte, sans la retenir. Et je me détestais pour ça. Elle m'avait appelé à l'aide, je l'avais vu complètement décontenancée. Elle allait mal. Et c'était ma faute.

Pourtant, après cette crise, après notre crise, j'avais eu l'impression de la retrouver un peu. Je l'avais entendu rire, et bordel ça m'avait redonné un peu d'espoir. J'avais beau tout mettre en œuvre pour la haïr autant qu'elle me haïssait, tout me ramenait toujours au même point de départ. Ça avait été elle, et toujours elle. Jusqu'à la fin.

Je récupérai mon téléphone posé sur le lit, et j'entrepris d'envoyer un message à Nino, il fallait qu'il sache. Il fallait que je lui dise que Charlie avait vécu bien pire que ce que nous pensions. Même si je n'en n'avais pas eu confirmation, je la connaissais que trop bien. Toutes ces réactions, tous ces gestes, elle tout entière.

Mais surtout, j'allais avoir besoin de lui, car ce soir, sans que personne d'autre ne soit au courant, nous allions rentrer dans une des plus grandes guerres de mafias jamais connue.

Andréa était mort, mais pour ce qu'il lui avait fait subir, j'allais décimer tous les siens. C'était une promesse.

Avant que je n'eu terminé d'écrire le message, trois coups retentirent contre la porte de ma chambre. Mon corps se figea, mon cœur stoppa tous ces battements. Elle n'était pas partie.

Je fixai la porte, retenant mon souffle. Mon cœur se remit à battre, plus vite que ce que je voulais. Et j'avais peur. J'étais putain de flippé. J'hésitais à aller ouvrir, parce que je savais pertinemment qu'on allait se faire du mal, elle comme moi. C'était écrit, c'était comme ça.

Mes jambes se mirent à avancer, sans que je n'y comprenne rien, mon cerveau en avait besoin, mon corps entier la réclamait. Et finalement, le mal était peut-être mieux que son absence.

Ma main, légèrement tremblante se posa sur la poignée, et j'appuyai dessus. La porte s'ouvrit lentement, j'haussai un sourcil en voyant son visage crispé. Puis je me décalais, silencieusement, pour la laisser entrer.

Elle passa le seuil de porte, sans un mot, et je refermai derrière elle. La tension était en train de prendre tout l'air de cette chambre immense. Elle stoppa sa marche, dos à moi, alors que je la scrutais, attendant patiemment qu'elle ouvre la bouche.

Mais rien. Aucun son n'en sortit, elle était figée, muette, et mon cœur accéléra un peu plus. Je m'approchai lentement, et mes doigts se faufilèrent vers les siens. Je déglutis lorsqu'elle les attrapa, et qu'elle les serra, fort, trop fort.

—   Charlie, je...

—   Je te déteste. Lâcha-t-elle froidement.

—   Moi aussi.

Je tirai sur son bras, pour la forcer à se retourner. Son corps entra en collision avec le mien, me coupant le souffle. Mes bras passèrent dans son dos pour la serrer contre moi. Je l'entendis soupirer, et mes yeux se fermèrent. C'était si bon de la retrouver, de pouvoir de nouveau la toucher, pour une autre raison que pour la calmer.

À écouter: Slow Down de Chase Atlantic

Lorsqu'elle releva la tête vers moi, ces iris bleus se plongèrent dans les miens. Nos respirations saccadées se mélangèrent. Mon cœur résonnait jusque dans mes tempes, et je me demandai si elle pouvait l'entendre. Je me demandai si elle ressentait la même chose que moi à ce moment précis. Cette furieuse envie de la toucher, du bout des doigts, du bout des lèvres, cette furieuse envie de fusionner entièrement avec elle, toutes ces putains d'envies me brulaient de l'intérieur.

Leonessa T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant