Leonessa T2

9 ~ Chaos

Alessio

Juliann et moi étions retournés au bar pour nous commander un nouveau verre, alors que je me délectai encore des dernières heures que nous venions de passer. La voir si faible, bloquée par ces propres mensonges était jouissif. J'allais lui faire vivre un enfer, et je me demandai encore combien de temps elle tiendrait à mentir de cette manière à tous ces proches.

Ce n'était que le début pour elle, elle ne savait pas ce qui l'attendait, elle n'y était pas préparée, et elle n'aurait jamais pu l'être.

Je l'avais aimé si fort, que ma haine était à la hauteur des sentiments que j'avais pour elle, et qui me brulaient encore de l'intérieur. Evidemment, la revoir ne m'avait pas laissé indifférent, lorsque j'avais recroisé ces yeux bleus, ma première réaction fut de vouloir la prendre dans mes bras, et de lui dire à quel point j'étais heureux qu'elle soit en vie. Mais son comportement puéril, de petite fille blessée m'avait très vite énervé. Et malheureusement pour elle, ce qui semblait être son ancien meilleur ami, avait jouer dans mon camp ce soir, pour ma plus grande satisfaction.

La porte du bar s'ouvrit brutalement, me sortant de ma torpeur malsaine, et mes yeux se braquèrent sur la personne qui venait d'entrer.

Juliette.

Paniquée.

—   A L'AIDE ! S'écria-t-elle.

Mon cœur se serra, alors que le barman se jetait vers elle pour comprendre ce qui lui arrivait. Elle était pieds nus, mais surtout, elle était sans Charlie.

Juliann me lança un regard au même moment que je lui lançai le mien, et on se comprit en moins d'une demi-seconde, quelque chose de grave c'était passé.

—   Eh, Juliette, calme-toi, qu'est-ce qu'il se passe ? Lui demanda le barman en essayant de la raisonner.

Juliann et moi nous approchions alors que dans le même temps une femme lui apporta une chaise pour s'asseoir. 

—   On... On... On... Bafouilla-t-elle n'arrivant pas à reprendre sa respiration.

Bordel, mais elle va parler ou bien ?!

Les battements de mon cœur s'accélérèrent, alors que j'avais du mal à gérer ma respiration. S'il... S'il lui était arrivé quelque chose, je ne pourrai pas m'en remettre.

Je suis le seul à pouvoir tuer Charlie Roy.

—   On... On est allée au parking souterrain pour récupérer la voiture et... et... et on s'est fait tirer dessus... A...a plusieurs reprises.

Ma respiration se coupa, en même temps que mon cœur cessa de battre. Mes yeux écarquillés scrutèrent Juliann, qui semblait être dans le même état que moi.

Comment était-ce possible ? Andréa était mort.

—   Ou est Charlie ?! Grondai-je

Les yeux verts de la brune remontèrent sur mon visage déformé par la colère, puis s'arrondirent. Mais elle ne répondit rien, elle tremblait comme une feuille, elle était inconsolable. Et intérieurement je me demandai comment une fille aussi forte que Charlie pouvait être amie avec ce genre de nana.

—   Juliette ! OU EST CHARLIE ?! Réitérai-je avec plus d'entrain.

J'avais rapproché mon visage du sien, alors que ma main était posée sur son épaule. Elle regarda autour d'elle, surprise de ne pas la voir.

Bordel, mais t'es quel genre d'amie pour ne pas t'être assurée qu'elle était bien avec toi ?

—   Je... Je ne comprends pas elle était avec moi devant le bar... C'est elle qui m'a dit d'entrer... Lança-t-elle paniquée.