25

299 31 8
                                        

Henri et Solène ont invité Gil-Loïc à dîner. Le couple a une bonne nouvelle à lui annoncer et trépigne d’impatience de le faire.

─ Quelle est cette nouvelle dont vous vouliez absolument me parler ? interroge le wedding planner.

─ Solène est enceinte. Nous allons devenir parents dans quelques mois.

Gil-Loïc exprime sa joie en applaudissant, puis, en serrant ses amis dans les bras. Il est si fier d’eux. Quand il les a connus, ils n’étaient que de simples adolescents amoureux et insouciants. Aujourd’hui, ils sont mariés et vont bientôt agrandir leur famille. Il ne cesse d’admirer leur évolution.

─ Mais ce n’est pas tout. Vu que tu es notre ami de longue date, on t’a choisi pour être le parrain, affirme fièrement Solène.

─ Waw ! Quel honneur vous me faites ! Mais est-ce que je le mérite vraiment ?

─ Pourquoi tu dis ça ?

─ Je me suis probablement fait arnaquer par Medhi. J’ai été stupide de demander à mes parents de lui prêter tout cet argent. Est-ce que je serai un bon modèle pour votre enfant ?

─ Mais bien sûr que oui. Ça aurait pu arriver à tout le monde. Tu devrais porter plainte contre ce Medhi, suggère Solène.

─ La police d’ici est inefficace face à ce genre de choses. Il ferait mieux d’oublier et laisser pour lui à Dieu.

─ Hum Henri, depuis quand tu es devenu religieux ? Ou bien, c’est à cause de la grossesse de ta femme ?

─ Je reviens. Mon téléphone sonne.

Henri se rend dans sa chambre conjugale où il sait qu’il aura beaucoup plus d’intimité pour communiquer. Il décroche l’appel.

─ Allô !

─ Ouais Henri, c’est comment ?

─ Ça va et toi ?

─ On se plaint pas.

─ Je viens à peine de sauver tes fesses hein ! Gil-Loïc voulait porter plainte contre toi. Je l’en ai dissuadé.

─ Je te revaudrai ça. Je t’appelais pour te dire que je ne serai pas à la réunion du cartel aujourd’hui.

─ Pourquoi ?

─ Ma femme m’a réquisitionné pour un truc de famille là. Je peux pas me dérober cette fois.

─ Ah ok. C’est compris.

☎️☎️☎️

Maysân est en train de se faire belle quand son mari revient du travail. Il la surprend avec un pinceau sur la joue sur la joue et cela l’irrite fortement.

─ Tu te maquilles comme ça pour aller où ? demande-t-il sur un ton menaçant.

─ Tu as oublié qu’on doit aller chez mes parents ce soir ? Apparemment, Anissa a quelque chose à nous annoncer.

─ Tu ne m’en avais pas parlé.

─ Ah bon ? Pourtant, je pensais te…

─ Je dis que tu ne m’en as pas parlé. Pourquoi tu discutes ? Tu veux que j’te cogne encore, c’est ça ?

─ Pardon Æmeen. Ça ne se reproduira plus.

─ Je vais me préparer pour qu’on y aille. Durant ce temps, enlève-moi ce maquillage-là ! C’est moche.

💄💄💄

Le couple Bushra et Medhi, ainsi que celui de Maysân et Æmeen arrivent au même moment. Les deux hommes se saluent chaleureusement. Tandis que les deux sœurs s’adressent à peine la parole.

Une fois que tous les invités sont présents, Anissa commence par faire connaître Thierno aux membres de sa famille qui ne l’ont jamais vu. Puis, sans transition aucune, elle leur annonce qu’elle va se marier avec lui.

Un choc retentissant est lisible sur tous les visages. Personne ne s’y attendait. Pas même les sœurs de la future mariée.

Les parents d’Anissa décident de s’isoler avec leur fille afin de lui parler en aparté.

─ Avant d’annoncer des nouvelles pareilles à toute la famille, il faut prendre le soin d’en discuter avec nous, commence monsieur Jaber. C'est quoi cette façon de nous prendre par surprise ?

─ Ma décision est prise. Cette fois, vous ne pourrez rien dire. Thierno est musulman. Donc, il n’y a plus d’obstacles.

─ Oui, mais on ne sait rien de lui. Tu aurais dû nous le présenter en amont.

─ C’est vrai, mais on n’a pas le temps pour tout ça. On veut se marier au plus vite.

─ Mais pourquoi tu es pressée comme ça ? s’étonne le père.

─ Maman dit toujours que je vieillis et qu’il est nécessaire que je me marie. Je vais exaucer son vœu.

─ Pff ! Je suis fatigué de tes histoires de mariage. Je te laisse avec ta mère. J’espère qu’elle parviendra à te raisonner.

Le père d’Anissa rejoint les autres, laissant sa femme et sa fille toutes seules.

─ Je sais pourquoi tu as fait ça.

─ Hein ! Maman, de quoi tu parles ?

─ Ton père ne l’a peut-être pas remarqué. Mais Anissa, moi je sais que tu es enceinte.

─ Pas du tout.

─ C’est pourquoi tu es pressée de te marier. Tu veux que ton enfant naisse après le mariage pour ne pas qu’on ne sache pas que tu es une fornicatrice.

─ Eh maman !

─ Si tu ne me dis pas la vérité, je ne pourrai pas t’aider.

─ Bon, tu as raison. Thierno et moi, on a couché ensemble, ment Anissa. Et maintenant, je porte son enfant. Si on ne se marie pas au plus vite, les gens vont finir par réaliser qu’on a péché. Ça va salir ma réputation ainsi que celle de toute la famille.

─ C’est une grosse urgence là ! Tu n’en parles à personne d'autre. Tu as compris ?

─ Tu es la seule qui est au courant.

─ Je vais tout faire pour que vous puissiez vous marier dans deux semaines, au plus tard. Ça te va ?

─ C’est parfait maman.

Monsieur Jaber est avec Thierno ainsi que ses autres gendres. Il tente d’apprendre à connaître celui que sa fille a choisi comme futur époux.

─ Comment tu as connu Anissa ?

─ Euh, je travaillais dans le restaurant.

─ Ah bon ? Tu occupais quel poste ?

─ Serveur.

Æmeen et Medhi éclatent de rire. Monsieur Jaber, quant à lui, n’est pas d’humeur à rigoler.

─ Donc toi, un pauvre serveur, tu veux épouser ma fille ? Comment tu comptes t’occuper d’elle ?

Thierno n’arrive pas à répondre. Il est fort embarrassé par la question du père d’Anissa et tout ce dont il a envie, c’est de détaler à toute vitesse.

Mariage de couverture Où les histoires vivent. Découvrez maintenant