45

229 28 15
                                    

─ Madame vous avez de la visite.

─ C’est qui ?

─ Un certain Albert. Il dit qu’il est le beau-frère de votre mari.

Anissa soupire d’agacement. « Qu’est-ce qu’il me veut encore celui-là ? » se demande-t-elle intérieurement.

─ Dis-lui qu’il peut venir !

Un instant plus tard, Albert se pointe avec son fils dans les bras. Anissa est aussitôt émerveillée par le bébé. Ce qui la rend moins anxieuse quant à la présence du vigile dans ses locaux.

─ Il est trop mignon, complimente-t-elle.

─ Merci.

─ Bienvenue. Je te sers quelque chose à boire ?

─ Oui, un bon verre de jus de tamarin. Dis aussi à tes employés de me prévoir des plats à emporter !

─ Et tu veux quoi précisément ?

─ Un peu de tout ce que vous avez.

Anissa convoque Yves dans son bureau et lui explique tout ce dont Albert a besoin. Le serveur hoche la tête pour exprimer le fait qu’il a compris, mais le mari de Dialika se sent quand même obligé d’intervenir.

─ J’espère que tu as bien retenu ce que ta patronne a dit hein, dit-il.

─ Oui monsieur.

─ Bien. Tu peux disposer.

La restauratrice est stupéfaite par les aises que se donne son visiteur. Toutefois, elle n’a pas le temps de s’y attarder. Idy se met à pleurnicher. Elle se lève pour tenter de l’apaiser.

─ Je vois que tu portes des vêtements amples maintenant. On dirait que ça commence à pousser hein, fait remarquer Albert en indexant le ventre de son interlocutrice.

Anissa fait fi de son constat et prend le bébé dans ses bras. Celui-ci se calme au fur et à mesure.

─ Tu ferais une bonne maman. Tu t’y prends bien.

─ Albert, je suppose que tu n’es pas là pour juger mes aptitudes à être mère. Et si tu passais au réel objet de ta visite ?

Le mari de Dialika se lèche les babines avant d’entamer.

─ Tout l’argent que tu m’as donné la dernière fois est fini. Je n’ai plus rien. J’ai appris que tu diriges le restaurant avec ton mari maintenant. Mais comme c’est un ingrat, il ne m’a jamais envoyé 5f.

─ Ok. Mais… j’ai quoi à voir avec tout ça ?

─ Je garde quand même tes secrets. Tu ne peux pas me laisser dans la pauvreté.

─ Ah non ! Ce n’était pas prévu que tu viennes à chaque fois me réclamer de l’argent.

─ Bon, si tu veux que je raconte tout à Thierno, je…

─ Raconte-lui, déclare sereinement Anissa.

─ Ne joue vraiment pas à ce jeu avec moi ! Je vais tout lui dire hein !

─ Qu’est-ce que tu attends ?

Anissa ne bluffe pas. Elle n’est plus inquiétée à l’idée que quelqu’un dévoile toute la vérité à son époux. Elle est convaincue que quoiqu’il arrive, leur mariage ne tiendra pas. Elle n’est pas amoureuse de lui, tout comme lui ne ressent rien pour elle. C’est une union hautement factice. Si cela ne dépendait que d’elle, elle continuerait de lui faire croire qu’il est l’auteur de la grossesse. En revanche, si Albert voulait faire la balance, elle ne ferait rien pour l’en empêcher.

Mariage de couverture Où les histoires vivent. Découvrez maintenant