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Un célèbre proverbe dit que la musique adoucit les mœurs. Cette expression populaire fait sûrement référence à la musicalité des rapports sexuels. En effet, les sons produits grâce au featuring de deux corps réussissent bien souvent à apaiser les âmes. Cette musique a, notamment, réfréné les ardeurs de Drissa. Après avoir coincé sa flûte entre les deux tambours d’Adam, il n’est plus d’humeur à déchirer la partition de leur romance.

─ Bébé, je veux faire du sérieux avec toi. Je suis prêt à oublier tout ce qui s’est passé. Mais il faut que tu me promettes que tu vas arrêter de fréquenter ces applications de rencontre.

─ Je te le promets. Je vais même les désinstaller devant toi, rassure Adam.

C’est à travers quelques manipulations qu’il se débarrasse du masque jaune, de l’âme sœur de Juliette et de Tinder.

Drissa sourit. Il est persuadé que son amoureux et lui pourront repartir sur de nouvelles bases. Ce qu’il oublie, c’est que son copain a seulement évincé les choristes. Facebook, le chanteur principal, est toujours sur scène et Adam ne se gênera pas pour l'utiliser à chaque fois qu’il en aura besoin.

─ Mon cœur, tu m’as vraiment trompé parce que tu ne me trouvais plus attirant ?

─ Non, je cherchais une excuse. J’aime trop tes vieux caleçons qui puent là !

Drissa sourit et pose ses dessous sales sur le visage d’Adam qui les renifle avec plaisir.

─ Pourquoi tu m’as trompé alors ?

Adam inspire une dernière fois l’odeur des boxers avant de répondre.

─ En fait, c’est vrai que je t’ai dit que je suis passif, mais j’ai souvent des moments où j’ai envie de pénétrer.

─ Ah bon ?

─ Oui. Ça n’arrive pas souvent. Mais quand ça survient, je n’arrive pas à résister à l’appel d’un joli p'tit cul.

─ Donc t’es versatile alors ?

─ Versa passif, pour être plus précis. La plupart du temps, je préfère qu’on m’encule. Mais, ça n’empêche pas que de temps en temps, j’ai envie de mener la danse.

─ Ah ! Je suis rassuré alors.

─ Comment ça ?

─ Si c’était toi l’actif, il n’y a pas de problèmes. J’étais énervé car je croyais que quelqu’un d’autre t’avait sodomisé.

─ Je ne comprends pas ta logique. Ça reste une tromperie dans les deux cas.

─ Bah non ! Si c’est toi qui baise, ça passe. Mais si c’est toi qu’on baise, y’a problème. C’est comme un homme et une femme. Quand c’est l’homme qui trompe, c’est pas grave. Mais quand c’est la femme, c’est une catastrophe. On peut donner à plusieurs personnes, mais on ne doit recevoir que d’une seule personne.

Intérieurement, Adam pense qu’il sort avec quelqu’un de profondément stupide. Il le trouve moins attirant rien qu’à cause de ses propos. Mais, étant donné qu’il a la flemme de débattre, il préfère couper court à la conversation en filant sous la douche.

😶😶😶

L’expression « Tout vient à point à qui sait attendre » ne se vérifie pas toujours. En effet, Thierno n’a pas le temps d’attendre car ce n’est sûrement pas en attendant que ce qu’il cherche viendra à lui.

Toute peinarde, Anissa le regarde se démener afin de rassembler toutes les affaires à temps. En effet, ils doivent se rendre chez le gynéco. Pour la première fois, Thierno tient à être aux côtés de son épouse. Au fur et à mesure que la grossesse avance, il se sent de plus en plus investi.

Le temps varie d’une personne à une autre. Thierno pense que sa femme est actuellement à 5 mois de grossesse. Or, la réalité, c’est qu’elle aborde son septième mois. Le temps qui était le temps n’est plus le temps qui est le temps, disait un grand penseur ivoirien. Est-ce que cela a un rapport avec ce qui a été dit précédemment ? Pas vraiment. L’Auteur avait juste le temps de perdre un peu votre temps.

C’est en temps et en heure qu’Anissa et Thierno arrivent à l’hôpital. Le mari constate qu’il est le seul homme qui a eu du temps pour sa femme. Toutes les autres futures mamans sont seules. Quelques infirmières le félicitent.

─ Dans notre clinique, c’est rare de voir des hommes accompagner leur femme aux consultations prénatales. Bravo !

─ Madame Gueye, vous avez beaucoup de chance, renchérit une autre.

Thierno n’aime pas quand toute l’attention est portée sur lui, d’autant plus que pour le coup, il ne s’en sent même pas légitime.

─ Merci beaucoup. Mais ce que je fais, c’est normal. Vous n’avez pas à me féliciter. Je joue tout simplement mon rôle de futur papa. Celle qui est à féliciter, c’est elle, dit-il en désignant Anissa. Je ne vis pas même pas le quart de ce qu’elle endure dans cette grossesse. Encore heureux que je l’accompagne !

Anissa affiche un large sourire. Sur le moment, elle se sent honorée d’être aux côtés d’un homme comme Thierno. Il ne parle pas souvent, mais quand il décide de faire porter sa voix, il dit des choses vachement intéressantes qui valent la peine et le temps d’être écoutées.

Après une heure d’attente, il est temps pour Anissa d’être reçue par le médecin. Elle est un peu stressée. Non seulement, Thierno arrive à le ressentir, mais aussi, il parvient à la rassurer en un rien de temps.

Le gynécologue procède à des contrôles d’usage. Vu qu’en temps ordinaire, les rares maris qui accompagnent leurs épouses le dévisagent quand il inspecte les parties intimes de ces dernières, il reste précautionneux face aux jambes écartées d’Anissa.

Après avoir fini, le médecin les invite dans son bureau. Il a quelque chose à leur annoncer.

─ Madame, lors de votre première échographie… commence-t-il.

─ Tu avais déjà fait une échographie ? coupe Thierno surpris.

─ Euh oui… j’ai oublié de t’en parler.

Thierno garde le silence. Il est contrarié.

Il y a une pause qui ne dure pas longtemps. Le médecin leur demande s’il peut reprendre la parole. Ils acquiescent.

─ Je disais que lors de votre première échographie, on vous avait dit que vous attendiez une fille, déclare le gynécologue.

─ Oui, confirme Anissa.

Thierno sourit.

─ Eh bien, il y a deux problèmes, annonce le médecin.

Thierno passe d’un air joyeux à une mine inquiète.

─ Quels problèmes ? questionne Anissa.

─ Vous savez, quand on devient parent, on n’a plus suffisamment de temps pour soi. Eh bien, laissez-moi vous dire que vous aurez deux fois moins de temps car vous attendez des jumelles.

Mariage de couverture Où les histoires vivent. Découvrez maintenant