Mariage de couverture

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Comme tous les premiers samedis du mois, Anissa rend une visite de courtoisie à la mère d’Adam. Les deux femmes s’entendent à merveille et ont noué, au fil du temps, une vraie relation mère-fille. Celle qu’elle considère déjà comme sa belle-mère ne voit aucun inconvénient à sa relation avec Adam. Au contraire, si ça ne tenait qu’à elle, Anissa et Adam se seraient mariés depuis belle lurette.

Marguerite Zouzoua, la mère d’Adam, est une femme qui se considère comme une lady. Et comme toute bonne lady qui se respecte, c’est tout naturellement qu’elle invite Anissa à boire du thé.

─ Anissa, ma chérie, je suis contente que tu viennes toujours me voir malgré la décision de tes parents quant à ton union avec mon fils. Cela me va droit au cœur.

─ C’est vrai que tu es la mère de l’homme que j’aime, mais au-delà de ça, tu es une femme pour qui j’ai beaucoup d’admiration. Je t’aime beaucoup maman.

─ Je t’aime aussi ma fille. Tu ne veux vraiment pas que j’essaie de parler à tes parents ?

─ Je ne veux pas qu’ils te manquent de respect. Ça n’en vaut pas la peine. Mon père est très catégorique et il est difficile de lui faire changer d’avis.

─ C’est si dommage. J’espère que la situation va s’améliorer avec le temps.

─ Je prie toujours pour ça.

─ Ça tombe bien que tu sois là. J’ai quelque chose pour toi. Attends-moi !

Madame Zouzoua se lève avec toute la délicatesse qui la caractérise. Elle avance lentement mais sûrement. Anissa se demande ce qu’elle va lui ramener. Elle pense à un nouveau cadeau. Cette femme a l’habitude de lui en offrir.

Quelques secondes ont suffi à la mère d’Adam pour retrouver ce qu’elle comptait offrir à son invitée. Tenant un pot en verre, elle revient s’assoir à côté d’Anissa.

─ Alors, Adam m’a dit que vous avez enfin sauté le pas.

─ Par rapport à quoi ?

─ Vous avez fait l’amour, n'est-ce pas ?

─ Euh oui, avoue timidement Anissa.

─ Ne fais pas ta vierge effarouchée, voyons ! Nous sommes entre femmes.

─ D’accord. C’est juste que je ne m’y attendais pas.

─ J’avoue avoir abordé le sujet de façon un peu brusque. Pardon.

─ Ce n’est pas grave.

─ Comment as-tu trouvé le moment ?

─ J’ai bien aimé.

─ Il m’a dit que vous l’avez même refait.

─ Oui et c’était super !

La mère d’Adam sourit et dépose le pot en verre sur la table.

─ Tu sais ce qu'il y a à l'intérieur ? demande-t-elle.

Anissa observe le pot avec attention. Vu qu’il est transparent, elle peut apercevoir des petits cristaux qui scintillent.

─ Qu’est-ce qu’est ? questionne-t-elle en fixant le pot.

─ C’est ce qui m’a permis d’assurer mes 25 années de mariage. Grâce à ça, je suis sûre et certaine que mon défunt mari ne m'a jamais trompé.

Anissa la fixe. Elle ne comprend pas où sa belle-mère veut en venir.

─ Ce sont des cristaux de menthe, continue la lady. Tu en mets quelques-uns sur ta langue avant la fellation et je t’assure qu’avec ça, Adam ne t’échappera plus.

Anissa est choquée qu’une femme aussi classe aborde un sujet aussi intime avec autant de facilité. Elle la remercie tout de même pour son cadeau.

Ce présent particulier de Marguerite Zouzoua s’explique par le fait que quelques jours auparavant, son fils lui a confié qu’Anissa ne parvenait pas à le satisfaire au lit. Il pensait même à rompre sa relation avec la libanaise si cette situation persistait. Ne voulant guère d’une autre belle-fille, la quinquagénaire a décidé de prendre les choses en main en offrant des cristaux de menthe à Anissa.

💠💠💠

S’ennuyant à mourir devant la télévision, Adam appelle la seule personne à qui il n’arrête plus de penser.

─ Tu veux quoi ?

─ Même pas un p’tit « allô comment tu vas » ?

─ Écoute, j’ai du boulot. On parle apr…

─ Thierno attends ! S’il te plaît, ne raccroche pas !

─ Ok, parle !

─ Nos moments à deux me manquent. Ton corps sexy, ta belle bite, j’y repense tout le temps. Là, en ce moment, j’ai porté ce jockstrap dont tu raffoles. Tu sais, celui qui met en évidence ces belles fesses qui n’appartiennent qu’à toi. Thierno, je veux te…

Sentant son pénis s’agrandir et durcir, Thierno lui raccroche au nez.

Ça fait un bon moment qu’il n’a pas eu de rapport sexuel et ça commence sérieusement à lui manquer. Même si les plans culs qu’il avait avec Adam lui faisaient beaucoup de bien, les rapports qu’il entretient désormais avec Anissa l’empêchent de recommencer. Il se doit donc de résister jusqu’au bout.

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Le premier mariage organisé par Gil-Loïc en Côte d’Ivoire est un franc succès. Il a respecté le thème voulu par ses amis d’enfance pour la réception. La décoration est sublime. Rien n’a été laissé au hasard.

Après avoir fini de prendre des photos pour alimenter sa page Facebook, il se dirige vers les invités d’Henri et Solène. En effet, il souhaite profiter du moment pour leur distribuer sa carte professionnelle afin de faire sa publicité.
Il aperçoit à l’angle un libanais qui est plutôt en retrait. Ce sera lui sa première cible.

─ Bonjour monsieur.

─ Bonjour, répond Medhi.

─ J’ai vu que vous étiez seul. Vous ne vous amusez pas comme les autres ?

─ Non, je suis juste venu vite fait pour soutenir le marié. Je m’en vais dans quelques minutes.

─ Avant que vous ne partiez, j’aimerais savoir comment vous trouvez la décoration de la salle.

─ Euh… C’est beau. J’aime bien.

─ Ah ! J'en suis ravi. C’est moi qui m’en suis chargé, en fait.

─ Félicitations alors !

Gil-Loïc lui donne sa carte pro. Au même moment, son téléphone vibre.

─ Oh ! Je reconnais cette notification ! s’exclame Medhi. C’est l’application des pd ! Pfff je ne suis même pas surpris. Un homme qui est décorateur ne peut être qu’homosexuel.

Gil-Loïc n’est point perturbé par la réflexion de son interlocuteur. Au contraire, il sait exactement quoi lui répliquer.

─ Si vous connaissez cette application, c’est que vous y avez déjà été ou même que vous y êtes encore. Donc, je ne suis pas le seul pd ici au final !

Couvert de honte, Medhi préfère s’échapper après s’être fait démasquer.