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Horriblement inquiètes, Anissa et sa mère font les cent pas dans la salle d’attente. Papa Jaber a été hospitalisé.

Les médecins ont assuré que tout se déroulera bien. Mais, cela ne rassure guère le duo mère-fille, d’autant plus que les heures défilent sans que personne ne leur donne de nouvelles.

Au même moment, Thierno et Albert rassemblent rapidement les affaires de Dialika. Il est temps pour elle de donner la vie. La future maman est relativement calme. Lorsque les contractions se font ressentir, elle se contente d’expirer à plusieurs reprises jusqu’à ce que la douleur s’estompe.

Toutes les affaires étant prêtes, Albert se précipite d’aller chercher un taxi. Thierno, de son côté, tente de rassurer son aînée, quand bien même cette dernière semble apaisée.

─ Le taxi est là ! hurle Albert dès qu’il revient.

Thierno aide sa sœur à marcher jusqu’au véhicule.

Il fait froid dans la clinique. Cela a pour effet de cristalliser la culpabilité d’Anissa. Elle s’en veut d’avoir mis la lumière sur les violences d'Æmeen.

Depuis quelques temps, la santé de son père est fragile. « J'aurais dû le prendre en compte avant de tout révéler. Qu'est-ce que je suis conne ! » se répète-t-elle inlassablement.

Elle en veut à Æmeen sans qui tout ceci ne serait arrivé. Elle en veut à sa mère pour avoir menti juste pour préserver le mariage de ses filles.

La trentenaire se rend compte que sa mère accorde bien plus d’importance à leur réputation qu’à leur bien-être. Tout à coup, ce mensonge la ramène directement au sien. Au final, n’est-ce pas pour les mêmes raisons que les deux ont fait le choix de masquer la vérité ?

À un moment du trajet, Thierno constate que le chauffeur emprunte un itinéraire qui lui est étranger.

─ Mais pourquoi tu tournes ici ? s’exclame-t-il étonné. Ce n’est pas le bon chemin.

─ Il a pris le bon chemin. Nous allons dans la clinique des riches là, réplique Albert. Ma femme doit accoucher dans un endroit luxueux.

Dialika le dévisage.

─ Tu as les moyens pour ça ?

─ Oui, ma chérie. Rassure-toi, j’ai tout prévu.

Maysân et Æmeen font leur arrivée à la clinique sous le regard méprisant d'Anissa. Le couple se rapproche d'elle dans le but d'avoir des nouvelles. Mais, l'aînée des Jaber les ignore royalement. La cadette s’énerve.

─ Oh Anissa, c’est pas bien ce que tu fais ! Je suis très inquiète. Réponds-moi kêh !

─ Mon amour, calme-toi, je t’en prie, dit Æmeen en posant délicatement sa paume sur l’épaule de sa femme. Notre Anissa doit sûrement être perturbée. Laisse-lui le temps de revenir à elle-même !

Anissa le dévisage. Elle a une soudaine envie de lui cracher au visage.

─ Pitié Æmeen, arrête ta comédie ! T’es là à faire le mec parfait alors qu’à l’abri des regards, tu frappes ma sœur.

─ Anissa…

─ Ta gueule ! Ne m’adresse plus jamais la parole !

─ Laisse-là chéri ! Voici maman qui arrive.

Ils se dirigent aussitôt vers madame Jaber, qui elle, semble beaucoup plus enchantée à l’idée de leur parler. Dégoûtée par cette scène, Anissa décide de s’éloigner. Elle marche sans vraiment savoir où la mènent ses pas.

Mariage de couverture Où les histoires vivent. Découvrez maintenant