Mariage de couverture

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─ Tu comptes garder la grossesse ? finit par demander Thierno après son long silence.

─ Tu veux que j’avorte ?

─ Cette décision t’appartient.

─ Pourquoi tu demandes alors ?

─ Parce que ce que cette grossesse n’est pas voulue et je ne veux pas que tu te sentes obligée de porter cet enfant. Toutefois, si tu décides de le garder, je le respecterai aussi. Je veux que tu comprennes que dans un cas comme dans l’autre, c’est ton choix et ce n’est pas parce que t’es enceinte de moi que je dois interférer dans ta décision.

Certes, Anissa était convaincue qu’elle réussirait à faire avaler la pilule à Thierno. Néanmoins, elle ne s’attendait pas à ce qu’il ait une réaction aussi mature. Elle a envie de lui faire un câlin car elle est agréablement surprise. Toutefois, elle se retient car elle ne veut pas qu’il remarque que son ventre a un peu trop poussé pour une femme qui est censée n’être enceinte que depuis deux mois.

Au fond de lui, Thierno espère qu’Anissa renoncera à la grossesse. S’il a un enfant avec elle, il sait qu’il risque de perdre Gil-Loïc. Le wedding planner a eu du mal à se remettre avec lui parce qu’il est marié. Il n’ose même pas imaginer ce qu’il adviendrait s’il venait à être père. Malheureusement pour lui, Anissa s'est déjà préparée mentalement à accoucher dans quelques mois.

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Æmeen vient d’arriver chez les parents de Maysân. Il est reçu comme un roi par celle qu’il considère toujours comme sa belle-mère. Quand Maysân l'a quitté, elle est retournée vivre en famille. Raison pour laquelle, il s’y rend souvent pour tenter de la récupérer.

─ Æmeen, je te sers quelque chose à boire ?

─ Non, merci belle-maman.

─ Je suppose que tu es venu chercher Mustafa ?

─ Oui. Est-ce qu’il est là ?

─ Sa mère l’a accompagné à l’hôpital pour qu’on puisse lui retirer son plâtre. Ils seront de retour d’un moment à l’autre.

─ D'accord. Et beau papa ?

─ Je serais bien allée l’appeler, mais en ce moment, il ne se porte pas bien.

─ Ce n’est pas grave. C’est mieux qu’il se repose.

L’homme violent est rassuré de ne pas avoir à confronter le grand-père maternel de son fils. Il est bien conscient que ce dernier n’aurait pas été très chaleureux avec lui.

Pendant ce temps, les enfants de Bushra s’amusent dans la cour familiale en toute insouciance. En effet, Maysân n’est pas la seule à être rentrée au bercail. Sa petite sœur, se sentant dépassée par ses responsabilités depuis la condamnation de son mari, s’est vue contrainte de revenir chez ses parents. Elle se sentait beaucoup trop déprimée pour s’occuper de sa progéniture toute seule.

Les gamins font trop de bruit. La grand-mère se sent obligée d’intervenir.

─ Syrine, Nabil, jouez doucement ! Votre pépé se repose, informe-t-elle.

─ C’est trop nul ici. On peut rien faire, se plaint la fillette. Viens Nabil, on va dehors !

─ Ah non, vous restez ici !

─ Mais mémé…

─ Non, c’est non.

La fille aînée de Bushra boude sous les regards inquisiteurs de Nabil qui est encore trop jeune pour comprendre ce qui se passe.