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Pendant que Thierno expérimente un sommeil des plus profonds, Anissa, allongée à côté de lui, n’arrive pas à dormir. Elle demeure pensive. Ses réflexions passent d’un domaine à un autre, traversent divers sujets avant de finalement s’attarder sur le sexe.

Elle a envie de faire l’amour, qu’on lui fasse l’amour, qu’on la pénètre d’une façon sauvagement sensuelle. Elle veut ressentir la chaleur d’un homme l’étouffer, chevaucher un engin si bien qu’elle en fera jaillir sa semence. Elle désire plus que tout qu’on la fasse crier, hurler à en perdre les cordes vocales. Elle veut recevoir des fessées avant de se laisser attendrir par la paume d’un mâle qui lui caressera sa joue tachée de sperme.

Elle observe le corps bien bâti de son époux durant cet instant précis. Elle l’a toujours trouvé beau. Mais elle commence à le trouver attirant, baisable pour être beaucoup plus cru. Elle mordille ses lèvres à la vue de ses tablettes de chocolat.

Dès que son regard s’oriente vers l’entrejambe de ce dernier, elle libère de la cyprine. Il a l’air d’avoir un bon gros paquet. Avec quelques doigts dans son caleçon mouillé, elle essaie d’imaginer la taille et la forme du pénis de son époux. Elle tente de se souvenir de la sextape avec Adam, mais les images sont bien lointaines.

😴😴😴

À l’aube, le couple est réveillé par Djinda et Nawel. Quand bien même Thierno s'évertue à les chasser, les gamines n’en démordent pas.

─ Oh y’a quoi même ? s’énerve Thierno. C'est quoi votre problème ?! Aujourd’hui est dimanche. Il n’y a pas école aujourd’hui. Allez vous reposer !

─ Non, on a plus sommeil, répond Djinda en grimpant sur le lit de ses parents.

Elle est rejoint par Nawel. C’est à ce moment-là qu’Anissa se réveille.

─ Vous êtes trop chiantes ! s’exclame-t-elle. Les jours où vous avez cours, vous avez du mal à vous réveiller les matins. Bizarrement aujourd’hui, c’est tout le contraire.

─ On doit aller chez Lana aujourd’hui, rappelle Nawel.

─ Oui, hurle sa sœur.

─ C’est quoi cette histoire ? interroge leur mère.

─ J’avais complètement oublié de t’en parler. Le papa de la meilleure amie de Nawel nous a invité chez lui pour déjeuner, informe Thierno.

─ Henri ?

Thierno hoche la tête. Anissa dit à ses filles qu’elles peuvent aller regarder la télé. Les gamines se précipitent vers le salon.

─ Je n’irai pas chez Henri avec vous. Je préfère mille fois continuer ma grasse-mat’, déclare Anissa.

─ Moi aussi, j’ai envie de dormir. Mais j’ai accepté pour nos filles. En plus, Henri a dit qu’il tenait à te voir.

─ Je ne sais pas si tu l’as remarqué mais c’est parce qu’il a craqué pour moi. Ça fait des années qu’il n’arrête pas de m’emmerder.

─ Oh je sais ! Je l’ai compris depuis belle lurette.

─ Et ça ne te dérange pas de me jeter dans la gueule du loup ?

─ Tu abuses là ! On sera tous ensemble.

─ Je ne viendrai pas, insiste Anissa.

─ Je ne veux pas me retrouver seul avec eux. Tu sais que je suis un peu timide.

─ Hum ! Toi tu es timide quand ça t’arrange.

─ Allez Anissa ! C’était mon anniversaire hier. Tu peux bien me faire ce cadeau.

─ Pfff, j’ai hâte de supporter Henri et ses regards lourds là !

─ Je ne sais pas pourquoi tu le repousses autant, réplique Thierno. Il est plutôt beau gosse. Si je n’étais pas autant amoureux de Gil-Loïc, il aurait pu m’intéresser.

─ Beurk !

🤢🤢🤢

Trois heures se sont écoulées. Thierno est prêt et a fini d’habiller ses filles. Anissa est encore en serviette devant son miroir.

─ On doit y aller, annonce Thierno. Comment ça se fait que tu ne sois pas encore prête ?

─ J’hésite entre deux robes. Tu peux m’aider à choisir ?

─ Ok.

─ La noire ou la rouge ?

─ La noire.

─ Je voulais te tester. La noire est démodée. Pour un gay, t’as pas bon goût hein !

─ Eh Anissa, habille-toi, on va partir !

─ Aide-moi à trouver une robe bien sexy dans mon placard s’il te plaît !

Thierno écarquille les yeux.

─ Pour une personne qui dit ne pas aimer Henri, je crois que t’as envie de l’impressionner là !

─ Ça n’a rien à voir, idiot ! Depuis que je suis enceinte, je ne fais que porter des vêtements amples. Après l’accouchement et surtout la mort de papa, j’ai pris beaucoup de poids. Maintenant que j’en ai perdu, c’est normal que je veuille reporter mes vêtements d’avant.

─ Je sais, je sais. Je te taquinais juste.

─ Et puis, franchement, que je sois couverte ou dénudée, je fais toujours de l’effet, en fait.

Ma CP est torride dêh !

─ Han tya douter !¹

¹ : - Ma copine, quelle femme fatale !

- En effet !

Les Gueye sont accueillis chaleureusement par les Amani. Anissa se propose d’aider Solène en cuisine. Thierno reste avec Henri dans le salon pour discuter. Et les jumelles courent partout avec leur amie.

Si au salon, l’atmosphère est calme car les camarades du lycée n’ont plus grand-chose à se dire, ce n’est pas le cas dans la cuisine. En effet, Anissa et Solène s’entendent à merveille.

─ Dis-moi, comment tu as fait pour changer Thierno à ce point ? demande Solène.

─ Comment ça ?

─ Au lycée, il était très peu bavard. Maintenant, quand je vais récupérer ma fille à l’école, on peut discuter pendant des heures.

─ C'est vrai qu’il s’exprime beaucoup plus maintenant.

─ Je suis sûre que tu y es pour quelque chose. Ça doit être son amour pour toi qui lui a permis de s’ouvrir autant.

─ Hum !

Pendant qu’Anissa trempe des morceaux de poulet dans une friteuse, Solène aborde le sujet de la maternité. Au fil des échanges, la femme d’Henri se rend compte que son mari n’a pas été d’une grande aide. Quand elle écoute Anissa vanter les actions de Thierno avant et après la naissance des jumelles, Solène a des étoiles dans les yeux. Qu’est-ce qu’elle aurait aimé que son mari soit aussi coopératif !

Le repas est enfin servi. Au lieu de s’attaquer à son plat, c’est Anissa qu’Henri n’arrête pas de dévorer du regard. La libanaise roule les yeux. Elle sent que ce moment va être long.

Mariage de couverture Où les histoires vivent. Découvrez maintenant