Mariage de couverture

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Adam et Drissa ont décidé d’effectuer leur premier date dans une galerie d’art. L’un des deux s’ennuie à mourir et c’est bien évidemment le fils unique de Dame Zouzoua.

Adam réalise, plus le temps passe, qu’il n’a pas vraiment de points communs avec Drissa. Cependant, il fait l’effort de se montrer courtois car au lit, Drissa est un 8/10 et dans les temps qui courent, ça ne court pas les rues.

Après la galerie d’art, ils décident de se rendre dans un glacier afin de discuter autour d’un pot.

─ J’espère que tu comptes tout payer hein ! s’exclame Adam. Je n’ai rien sur moi. Ma maman ne m’a pas encore donné mon argent de poche.

─ Je suis quand même ton actif. Donc, je gère tout, t'inquiète pas !

Adam souffle d’exaspération face à la réflexion hétéronormée de son nouveau petit-ami. Il déteste qu’on assigne un comportement particulier à une position sexuelle. Mais, il se retient de le lui faire savoir.

─ Merci Drissa parce que là, c’est vraiment chaud sur moi, se contente-t-il de dire.

─ Oui, tu m’avais expliqué que tu ne pouvais plus travailler parce que tu ne pouvais même plus sortir de chez toi. Ça m’a même surpris que tu aies accepté ce rencard avec moi.

─ Ah ! C’est une longue histoire hein ! Mais pour te faire court : la personne à cause de qui je ne pouvais plus sortir est dans une situation qui fait que maintenant, elle ne peut plus exercer de pression sur moi. Car si elle décide de mettre en application ses menaces, la situation dans laquelle elle est désormais risque de se gâter.

Drissa semble complètement à l’ouest.

─ Tout ça est un peu flou pour moi.

Adam le lorgne discrètement.

─ Retiens juste qu’à partir de maintenant, je peux sortir en toute tranquillité.

─ Super ! Et si on portait un toast à cela ? propose Drissa.

Ils lèvent leurs verres.

─ Tchin-tchin !

🥂🥂🥂

Yves implore le pardon de Thierno dans le bureau d’Anissa. Mais son nouveau supérieur garde une mine sereine et imperturbable face à ses supplications.

Anissa essaie de cacher son sourire. Elle n’imaginait pas que son serveur préféré était aussi dramatique.

─ Mais Yves, arrête de pleurer kêh ! intervient-elle. Tu ne seras pas renvoyé.

─ Oh que si ! Il m’a mal parlé et en tant que nouveau gérant…

─ Co-gérant, corrige Anissa.

─ Bref, il m’a crié dessus. Donc, il est viré, affirme fermement Thierno.

─ Le pouvoir ne te va pas du tout. Je te préférais vraiment quand tu ne disais rien.

─ Va falloir t’y faire !

Pendant ce temps, Yves, à genoux, les yeux embués de larmes, les écoute religieusement.

─ Ce n’est pas de sa faute s’il a été désagréable avec toi. C’est moi qui lui ai donné la permission.

─ Et alors ?

─ Oh Thierno, tu abuses ! Yves va travailler !

─ Merci beaucoup madame Jaber.

─ Je t’en prie, mon chou.

Le jeune serveur se précipite vers la sortie avant que Thierno ne dise quoique ce soit. Maysân rentre juste après qu'il soit parti.

─ Mais lui, pourquoi il court comme ça ?

─ Longue histoire, ma chère.

─ Je vois que vous êtes revenus de vacances tous les deux.

─ Vacances ? s’étonne Thierno.

─ Oui, nous étions en vacances pour notre lune de miel. T’as déjà oublié ?

Thierno fait mine de s’en souvenir à travers un "haaan !".

─ Maysân, je te présente le nouveau co-gérant du restaurant.

─ Comment ça co-gérant ? Genre il va diriger le resto avec toi ?

─ Oui.

Maysân ricane.

─ Ton père a accepté ça ? demande-t-elle par la suite.

─ Notre papa aime bien Thierno. Donc, je ne pense pas que ça va le déranger.

La femme d’Æmeen les observe durant une poignée de secondes.

─ Y’a trop de choses bizarres dans votre relation là ! On ne vous avait jamais vu en couple et subitement, vous vous êtes mariés. Juste après le mariage, comme par hasard, il gère le resto avec toi. Thierno, je pense que tu t’es mariée avec ma sœur pour voler notre famille. Désolée, mais il fallait que ça sorte.

─ Eh, ma sœur...

─ Anissa, réfléchis un peu ! Tu veux finir comme Bushra ?

─ C'est mieux de finir comme Bushra que de finir comme toi, répond l’aînée.

Thierno écarquille les yeux. Maysân fronce les sourcils.

─ Tu veux dire quoi par-là ? questionne-t-elle alors qu’elle connaît parfaitement la réponse.

─ Tu viens juger mes choix alors que les tiens sont catastrophiques. Ton mari t’a frappé plus d’une fois. J’ai tout fait pour que tu le quittes. Je ne comprends pas comment tu peux persister avec quelqu’un qui met ta vie en danger.

Maysân essaie de répliquer, mais n'y arrive pas. Ses lèvres tremblent. Elle finit par fondre en larmes. Sa grande sœur court la prendre dans ses bras pour la réconforter.

─ Tu as complètement raison Anissa, mais…mais j’arrive pas à partir. Figure-toi que la dernière fois, il m’a…

─ Il t’a fait quoi encore ce chien ?

La cadette inspire un bon coup.

─ Il m’a giflée devant Mustafa. Et…et…et il en rigolait avec lui, avoue-t-elle en chialant.

Thierno voit rouge. Il n’arrive pas à rester indifférent face au calvaire de sa belle-sœur.

─ Mais il est malade ?! s’énerve-t-il. Il est à vomir, ce mec.

Maysân reprend ses esprits suite à la réaction de Thierno. Elle se sent submergée car elle a l’impression qu’un peu trop de personnes s’immiscent dans son espace personnel. Elle pioche un mouchoir sur le bureau de sa sœur et essuie rapidement ses larmes.

─ Oubliez ce que j’ai dit !

─ Hein !

─ J’ai un peu exagéré. J’y vais, j’ai..j’ai beaucoup de travail, dit-elle en se précipitant vers la porte.

Anissa et Thierno s’échangent un regard furtif. Ils semblent s’être compris.

─ J’ai l’impression qu’elle ne veut pas assumer.

─ Oui, c’est ça !

─ J’ai bien envie de dire deux mots à ce chien qui lui sert de mari là. Je ne supporte pas les choses comme ça, déclare Thierno.

─ Tu le ferais vraiment ?

─ Ton père n’est plus très en forme suite à son malaise. Tu n’as pas de frère et celui qui te sert de beau-frère est en prison. Il faut bien que quelqu’un le fasse.

─ Merci. C’est vraiment courageux de ta part.

─ C'est surtout normal.