Mariage de couverture

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Depuis plusieurs jours, Medhi est sur l’application de rencontre pour hommes gays. Il cible les hommes mûrs en particulier, mais aucun d’entre eux n’est intéressé par son profil.

Ces hommes âgés sont, pour la plupart, des négrophiles. En effet, ce sont des blancs qui ne veulent que des jeunes africains noirs et robustes. Ceux-ci ont un fantasme sur les hommes noirs qu’ils vénèrent littéralement. Or Medhi, étant libanais et gros, il ne correspond absolument pas à leurs critères de beauté. Raison pour laquelle, le mari de Bushra se prend un râteau à chaque fois qu’il leur envoie sa photo. Toutefois, il ne désespère pas. Il continue de rechercher ce vieil homme qui le rendra millionnaire.

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Bien qu’étant assise devant l’écran de son ordinateur, les idées d’Anissa sont ailleurs. Elle repense constamment à sa première fois avec Adam. Depuis qu’elle a goûté au fruit défendu, elle désire retenter l’expérience. Et le fait qu’elle soit dans sa période d’ovulation décuple cette envie.

Elle croise ses jambes, les décroise, les frotte l’une contre l’autre. Elle tire ses cheveux, mordille ses lèvres, se souffle alors que le climatiseur est allumé. La restauratrice est affamée de sexe et n’arrive plus à se retenir. Par conséquent, elle abandonne tout le travail qu’elle doit faire et appelle son petit-ami.

─ Allô mon amour !

─ Allô, comment tu vas ?

─ Je suis content d’entendre ta voix. Donc, je vais bien. Et toi ?

─ Ça va…'fin ça va pas.

─ Qu’est-ce qu’il y a ? Ta voix est bizarre, fait remarquer Adam.

─ Déjà, c’est quoi ton programme aujourd’hui ?

─ Je dois faire visiter un appartement à un potentiel client à 15h. Hormis ça, rien !

─ Ok, je peux passer maintenant ?

─ Oui, je suis là.

─ D’accord. J’arrive.

Anissa explique à ses sœurs qu’elle doit s’absenter parce qu’elle a une urgence à régler. Celles-ci sont loin de s’imaginer le type d’urgences auquel leur grande sœur fait référence.

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La page Facebook de Gil-Loïc est enfin prête. Il espère qu’elle lui permettra d’accroitre sa visibilité. En effet, son retour dans la capitale économique ivoirienne est justifié par le fait qu’il veut y lancer son activité de wedding planner. C’est un métier qu’il a appris lorsqu’il vivait à Los Angeles. Vu qu'aux États-Unis, le marché est saturé, il a décidé d'exercer la profession dans son pays.

Pour le moment, il doit organiser le mariage civil d’Henri et Solène. En effet, quand il leur a parlé de son activité, ils ont sauté sur l’occasion pour lui confier l’organisation de la réception de leur union devant le maire. La dot et le mariage à l’église ayant été un franc succès, Gil-Loïc n’a pas droit à l’erreur. Comme si cela ne suffisait pas, le fait qu’il s’agisse du mariage de ses amis d’enfance additionné au fait que c’est le premier mariage qu’il organise dans son pays lui foutent une pression de dingue.

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Au restaurant, Thierno décide de prendre une pause. Muni d’une cigarette et d’un briquet qu’il a récupéré dans le cellier, il sort pour s’adonner à son addiction favorite.

Sa collègue le suit. Elle reste derrière lui jusqu’à ce qu’il remarque sa présence.

─ Apo ? T’as besoin de quelque chose ?

─ Juste te tenir compagnie.

Thierno souffle d’exaspération. La jeune fille lui colle tout le temps aux basques et il n’en peut plus. Le solitaire a horreur des personnes collantes. Toutefois, pour éviter de la blesser, il ne dit rien. Il a vite compris qu'Apo est tombée sous son charme. C’est dans ce genre de situations qu’il aurait aimé être moche.

─ Pourquoi tu aimes fumer ?

─ Je sais pas.

─ Hum.

La jeune fille cherche un autre sujet de conversation, quelque chose qui permettra à son interlocuteur de pouvoir développer ses réponses. Ah ! Elle a trouvé.

─ C’est quoi ton genre de femmes ?

Thierno ricane en remuant la tête. Il ne l’avait pas vue venir celle-là !

─ C’est la première fois que je te vois rire. J’ai dit un truc qu’il ne fallait pas ?

─ Non non.

─ Alors ?

─ Alors quoi ?

─ Ton genre de femmes ?

─ J’en ai pas.

─ C’est bien. Moi, par contre, j’ai un genre d’homme bien précis.

─ Ah !

─ Oui, j’aime les hommes grands avec un joli teint noir.

Thierno se retient d'éclater de rire.

─ Les hommes comme toi, pour être plus précise, renchérit Apo.

─ Ah bon ?

─ Oui. Tu n’avais pas fait le lien ?

─ Alors là, pas du tout.

Au même moment, Anissa débarque avec un sourire radieux.

─ Alors les amoureux, tout se passe bien ici ? taquine-t-elle.

Thierno jette instantanément sa cigarette par terre et l’écrase avec la semelle de ses baskets.

─ Oh mais tu peux fumer hein ! Y’a pas de problème. Allez ! Décoincez-vous un peu ! La vie est belle, chantonne la patronne.

Puis, elle se dandine vers le restaurant. Les deux serveurs la regardent d’un air étrange. Ils sont surpris de voir leur boss qui est tout le temps sérieuse dans un mood aussi détendu.

─ Elle a gagné au loto ou quoi ? murmure Apo.

─ Aucune idée.

─ Elle a l’air très joyeuse en tout cas.

─ Ouais.

Anissa est contente parce qu’elle a adoré le moment d'intimité passé avec son chéri. Pour elle, c’était mieux que la première fois. Elle était beaucoup plus détendue, s’est laissée aller et a profité à fond de la chaleur de son bien-aimé.

De son côté, Adam est resté sur sa faim. Certes, Anissa était beaucoup plus avenante. Mais, il l’a trouvée extrêmement fade. Contrairement à elle pour qui la deuxième fois meilleure que la première, il a trouvé que ce deuxième rapport sexuel était pire. Il ne faisait que penser à Thierno avec qui c’était toujours parfait.

« C’est elle qui est nulle ou c’est de Thierno dont je n’arrive plus à me passer ? » se demande-t-il allongé dans son lit.