Salwa - Bouteille à la mer

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POINT DE VU DE LINA

C'est la première fois que j'ai l'opportunité de raconter ma version des faits.

J'espère que vous pourrez me comprendre, comprendre ma vérité.

Ma vérité c'est que je ne suis pas aussi forte mentalement que Salwa. Quand j'ai perdu ma mère, mon monde s'est écroulé.

J'étais encore qu'une petite fille et j'étais très très proche d'elle.

Mehdi a été la seule personne qui m'a aidé à me relever. Il ne m'avait pas laissé tomber et m'a soutenu comme ... comme un frère.

Vaut mieux que je sois honnête avec vous.

Mehdi me voyait comme sa petite sœur pendant que moi, je le voyais comme bien plus que ça.

Je ressentais de la jalousie quand je le voyais avec des femmes, je faisais toujours mon maximum pour qu'il aille bien, qu'il se sente bien.

Le restaurant qu'il possède, en réalité, il est à mon père. C'est moi qui l'ai supplié de lui laisser une chance en prenant la suite de ce restaurant.

Mon père a accepté, parce que malgré tout, je restais sa petite fille et il pouvait rien me refuser.

Quand le scandal a éclaté entre Mehdi et Salwa, j'ai commencé à la détester. Je la voyais comme une de ces putes avec qui il passait une nuit et s'en allait au petit matin.

Le pire c'est quand j'ai appris que Salwa était la fille d'El Patron.

Je détestais cet homme parce qu'il exploitait des pauvres gens qui n'avaient rien demandé. Et, une légende tournait dans ma famille qui disait que c'était lui qui avait tué mon tonton, le papa de Mehdi.

Le père de Salwa a toujours été avide d'argent et c'est la raison pour laquelle il est venu au Maroc. Il avait vu l'opportunité de se faire des sous.

Mon oncle était son meilleur ami, et c'est lui qui lui a montré et fait découvrir le commerce du corail.

Un jour de tempête, le père de Salwa a insisté pour aller en mer et c'est là que leur bateau a coulé. Mehdi s'est retrouvé orphelin.

Je sais qu'il a très mal vécu la mort de son père aussi et c'est comme ça qu'on s'est rapprochés tous les deux. On avait perdu nos parents les plus proches.

Pour en revenir à Salwa et Mehdi, quand j'ai vu la joie dans les yeux de mon cousin, quand j'ai vu à quel point il l'aimait vraiment, ça m'a brisé intérieurement.

Il en aimait une autre alors que je m'étais donnée corps et âme pour lui. Il ne le savait même pas.

Je me suis toujours pliée en quatre pour lui faciliter sa vie. Il ne le savait même pas.

Tout ce que j'ai toujours souhaité, c'était son bonheur. Même ça, il ne le savait même pas.

J'ai passé des nuits à pleurer quand j'ai vu que leur amour était réciproque. Pendant que lui passait du temps avec elle, moi j'étais dans mon lit à me tourmenter.

et vous savez c'est quoi le pire ?

Malgré le fait qu'il en aimer une autre, j'ai continué à l'aimer comme si de rien n'était.

Dans l'ombre, j'ai continué à tout faire pour lui faciliter sa vie. Quand il sortait en douce pour aller la voir la nuit, je restais réveillée pour pouvoir le couvrir.

Combien de mensonges j'ai sorti pour lui ?
Combien de nuits blanches j'ai passé pour lui ?
Combien de larmes ont coulé pour lui ?
Combien de temps, j'allais rester bloqué sur lui ?

Je n'ai aucune réponse, pour aucune question.

Mon cœur brûlait, je me mourrais. Mais c'était pour lui que je ravalais mes larmes et que je continuais à me lever tous les jours.

[...]

Le jour où il est allé à l'hôpital, quand ma tante a viré Salwa de là, elle n'a plus jamais essayé de rentrer en contact avec lui.

Enfin une seule fois, elle a demandé à Mehdi de laisser tomber la plainte pour que son demi-frère ou je ne sais qui, puisse sortir de prison.

Malgré tous les avertissements de notre part, Mehdi l'a fait, pour Salwa. Il continuait à se mettre à dos tout le monde, pour elle.

Puis, elle a ignoré ses messages et ses appels.

Il commençait à devenir fou. Je le voyais sombrer petit à petit, comme s'il n'arrivait plus à respirer. Cette femme c'était son oxygène.

J'avais mal au cœur pour ma situation, mais j'avais encore plus mal pour la sienne.

Il avait passé un mois entier à se rétablir sans retourner au travail. En réalité, sa guérison était déjà terminé.

Il souffrait d'une autre douleur, celle de son cœur.

Moi - en le tirant du lit Aller Mehdiiii c'est bon arrête de déprimer et viens on y va

Mehdi - en me poussant C'est bon Lina, part s'il te plaît je veux rester seul

Moi - C'est pour Salwa que tu te mets dans cet état ? Elle t'a toujours pas répondu ?

Mehdi - ...

je savais ce qu'il restait à faire.

Je devais poignarder mon cœur pour pouvoir sauver le sien.

[...]