Salwa - Bouteille à la mer

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J'ai passé toute la nuit à faire des allers-retours dans ma chambre. Impossible de fermer l'œil. J'étais complètement perdu dans mes pensées, submergé par mes émotions, et franchement, je ne savais plus où j'en étais dans ma vie. J'avais du mal à l'admettre, mais la vérité, c'est que j'étais vulnérable, complètement à nu.

Cette nuit-là, Maha, ma petite nièce, n'a pas arrêté de pleurer. Et comment ne pas pleurer ? Elle a besoin de sa maman, qui est toujours à l'hôpital à cause de petites complications survenues après l'accouchement.

Mon frère, Said, était à bout. Il avait tout essayé : il l'avait nourrie, changée, lavée, chanté des berceuses, essayé de l'endormir en la berçant... mais rien n'y faisait. Il était épuisé, surtout vers 4 heures du matin.

Alors, je suis descendu dans le salon pour lui donner un coup de main.

Moi - en souriant Hey, beau gosse, tu dors toujours pas ?

Said - les yeux rouges Elle veut pas dormir, et avec Fatna chez sa famille, j'ai personne à qui la confier.

Moi - en m'approchant de lui Passe-la-moi, je vais m'en occuper. Toi, va te reposer.

Said - hésitant Non, t'inquiète, toi t'as boulot demain. Et puis, c'est ma fille, c'est à moi de m'en occuper.

Moi - en posant ma main sur sa joue Said, ta fille, je la considèrerai toujours comme la mienne. En plus, je suis pas fatiguée, contrairement à toi. Allez, c'est bon.

Said - légèrement soulagé T'es sûre ?

Moi - en hochant la tête Oui, t'inquiète.

Said - en déposant un bisou sur ma joue T'es la meilleure, vraiment.

Il m'a confié sa petite princesse, que j'ai prise avec tendresse dans mes bras. Lui, il a enfin pu monter les escaliers et rejoindre sa chambre. Une fois que j'ai entendu la porte se fermer derrière lui, j'ai baissé les yeux sur Maha.

Difficile de décrire ce que j'ai ressenti à cet instant, mais c'était comme si elle venait d'apaiser quelque chose en moi. En la regardant, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à ma propre fille, celle qui n'a jamais eu la chance de voir le jour.

J'avais l'impression que Dieu m'envoyait une seconde chance avec ma nièce. C'était comme si tout ce que j'aurais voulu offrir à ma propre fille, celle que je n'ai jamais eue, je pouvais maintenant l'offrir à Maha. Son petit visage innocent, ses pleurs qui semblaient chercher désespérément un amour maternel, tout cela résonnait en moi d'une manière que je n'avais jamais imaginée.

Je me suis installée sur le canapé, la tenant doucement contre moi. Elle continuait de pleurer, ses petites mains s'agrippant à mes vêtements comme si elle craignait de me perdre aussi. J'ai pris le biberon encore tiède et l'ai approché de ses lèvres, tout en lui murmurant des paroles apaisantes.

Moi - en souriant Salut, je sais qu'on n'a pas encore été super bien présentées. Moi, c'est Salwa, je suis ta tata

Ses pleurs se faisaient plus doux, comme si elle m'écoutait malgré tout. J'ai continué à lui parler, cherchant à apaiser son petit cœur brisé par l'absence de sa maman.

Moi - en lui caressant la main Je sais que ta maman te manque beaucoup. À vrai dire, moi aussi j'aurais bien aimé qu'elle soit là pour s'occuper de toi. Mais malheureusement, je n'ai pas réellement l'impression qu'elle sera beaucoup présente pour toi.

Mon sourire s'est estompé, une tristesse discrète prenant le dessus.

Moi - C'est dommage qu'elle ne se rende pas compte de la chance qu'elle a de t'avoir...