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Point de vue de Salwa

Ça faisait maintenant trois semaines que je ne trouvais pas le sommeil la nuit. Dès que je fermais les yeux, l'image de mon père surgissait, me poursuivant dans l'obscurité.

Je me revoyais petite, dans notre maison en Italie. Il venait de loin, depuis le Maroc, juste pour me voir, toujours avec un sourire et des cadeaux qu'il sortait de sa valise usée par les voyages.

C'était lui qui m'avait offert cette fameuse boîte à musique, celle qui m'accompagnait chaque soir, dont la mélodie m'enveloppait de sa présence malgré la distance.

Je n'avais peut-être pas mon père près de moi à cette époque, mais la musique qui remplissait la pièce me rappelait qu'il était toujours là, veillant sur moi d'une manière ou d'une autre.

Je me souviens encore de ces moments où il me prenait dans ses bras, me serrant contre lui. Son odeur, mélange d'eau de cologne, imprégnait ses chemises.

J'avais gardé l'une d'elles, sa préférée, que je serre contre moi chaque nuit en espérant retrouver un peu de lui, un peu de réconfort dans ce tissu usé par le temps.

Dans mes oreilles, les échos de mes rires d'enfant résonnaient encore. Ces rires qu'il faisait éclater en me chatouillant, en me racontant des blagues, en m'entourant de son amour inconditionnel. Ces souvenirs, si vivants, hantent mes pensées, me ramenant toujours à lui.

Je comprends maintenant que, dans ses derniers moments de lucidité, mon père nous offrait ses derniers mots, ses dernières recommandations, avec cette tendresse qui ne l'avait jamais quitté. Il savait, il sentait que sa fin approchait, et il voulait nous laisser avec un dernier souvenir de lui, un dernier éclat de sa bonté.

Et tous les soirs depuis sa tragique disparition, je rejoignais Ryad.

En fait, Mehdi m'évitait, je ne comprenais pas pourquoi. Mais tout ce que je savais, c'était que je ne voulais pas être seule. Et Ryad faisait tellement bien son travail.

On était chez lui tout le temps, il cuisinait toujours et on finissait nos longues soirées sur Netflix sans Chill.

Ce midi là n'était pas une exception à la règle.

Ryad - en souriant et en déposant le plat Lasagne de la mama

Moi - en souriant et en prenant une assiette Purée tu t'es rappelé que c'était mon plat préféré !

Ryad - Bah oui chef, en prenant mon assiette pour me mettre une part D'ailleurs, demain je vais devoir prendre ma journée off, c'est ok ?

Moi - Pourquoi ?

Ryad - Ma tante revient me voir

Moi - en souriant Oh et t'as plus besoin que je joue ta femme pour de faux ?

Ryad - en souriant et en me donnant mon assiette Tu veux pas être ma femme pour de vrai ?

Moi - en faisant semblant de réfléchir Ramène moi ma bague Cartier et on en parlera

Ryad - en me giflant amicalement Toujours tu veux l'argent toi c'est grave d'être matérialiste comme ça

Moi - en goûtant le plat PUTAIN ELLES SONT TROP BONNES TES LASAGNES RYAD

Ryad - en goûtant Putain c'est vrai qu'elles sont bonnes. La prochaine fois tu veux pas cuisiner pour moi ?

Moi - en haussant un sourcil J'ai jamais cuisiné pour moi-même tu penses vraiment que je vais cuisiner pour toi ?

Salwa - Bouteille à la merOù les histoires vivent. Découvrez maintenant