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J'ai couru jusqu'à chez moi, il était minuit. Fatna m'avait attendu dans le salon.

Fatna - ironiquement Tu rentres tôt aujourd'hui

Moi - énervée Mon père dort ?

Fatna - Il est dans sa chambre... Qu'est ce qui t'arrives ?

Je ne l'ai même pas calculé plus que ça. J'ai jeté mon sac à main à l'entrée par terre et j'ai couru à l'étage pour aller dans la chambre de mon père.

J'ai toqué et j'ai ouvert la porte. Il était sur son IMac, assis à son bureau. J'ai une putain de chance.

Papa - en regardant son écran C'est à cette heure ci que tu rentres ?

Moi - Samir El Baz ouvre un Concept Store EN FACE de MON Concept Store. Il a envoyé sa fille pour me nuir aujourd'hui

Papa - en se retournant vers moi Comment tu sais ça ?

Moi - C'est pas important. Il faut que je fasse quelque chose papa. Je peux pas le laisser faire ça

Mon père a enregistré sa page Word, a fermé la page, a éteint son ordinateur et s'est relevé vers moi.

Depuis quelques temps, mon père était dur avec moi parce qu'il m'avait vu devenir ce qu'il ne voulait pas que je devienne : une femme avec un cœur.

Il m'a regardé avec ce regard hautain, froid et impitoyable. Je crois qu'au fond de lui, il savait que c'était Mehdi qui me l'avait dit.

Papa - Et s'il jouait la concurrence loyale ?

Moi - en ricanant Concurrence loyale ? Me dit pas que toi aussi tu crois en l'humanité

Papa - en souriant Je voulais juste voir où t'en étais mentalement. Ça va, je t'ai pas complètement perdue

La vraie Salwa, celle que mon père a élevé, celle qu'il aime, celle que je voulais perdre, était de retour pour de vrai.

Vous avez vu où la gentillesse m'a menée ? Je suis en train de me faire doubler par un vieux crasseux qui joue le gentil dans les journaux et qui vit pour les caméras. Toutes ces bonnes actions sont médiatisées c'est la seule raison pour laquelle il était aimé.

Si je voulais, je pouvais le faire moi aussi. Au lieu d'avoir la réputation de « la tueuse d'enfant » j'aurais celle de « la bonne samaritaine qui aide une femme dépourvue de revenus ». Je vous rappelle que tous les mois, j'envoyais un salaire au père de Yanis pour qu'il puisse subvenir aux besoins de sa famille.

J'ai compris que la famille El Baz étaient les méchants déguisées en gentils. Mehdi avait essayé de me manipuler pour me transformer en femme gentille.

Retenez bien une chose : Y'a que la méchanceté, le cœur noir et la nonchalance dans le travail qui compte. Ne soyez pas faibles, montrez leur de quoi vous êtes capables. Quand tu donnes trop de respect aux crêpes, elles se prennent pour des msemen.

Ce soir là, j'ai retrouvée la version de moi-même que tout le monde déteste. Je vais leur donner une raison bonne  de me détester et cette fois-ci, tous les coups sont permis.

[...]

Le lendemain matin, j'étais arrivée au Concept Store pour l'ouvrir, comme d'habitude. Et comme par hasard, Mehdi m'attendait devant ma porte, assis sur le petit escalier qui dépassait.

Mehdi - Salwa faut qu'on parle

Moi - T'es sérieux là ? Vas-y dégages s'il te plaît. Je commence à avoir de l'urticaire quand je vois un El Baz

Salwa - Bouteille à la merOù les histoires vivent. Découvrez maintenant