Je venais de rentrer par mon balcon, après avoir passée une nuit entière dehors, avec Mehdi. Je savais que j'allais être exténuée mais c'est rien, j'ai choisi le cœur plutôt que la raison.
Je pensais trop que j'avais réussi à passer inaperçue, que j'étais la plus forte et que tout se passerait trop bien. MDR je suis à peine rentrée dans ma chambre que Fatna m'attendait de pied ferme, assise sur mon lit.
Fatna - On peut savoir où la belle aux bois dormant, a dormi cette nuit ?
Moi - en souriant gênée Ici mais je me suis levée super tôt pour aller acheter du pain et... en réfléchissant Et la porte du bas était fermée du coup j'suis passée par là
Fatna - en souriant Tu me prends pour une conne ? Salwa, je t'ai élevée toute ta vie, tu crois vraiment que tu peux me mentir à moi droit dans les yeux ?
Mon cœur s'est serré. Vous savez, récemment j'suis vraiment devenue à fleur de peau. Il fallait d'un rien pour me vexer. J'étais instable émotionnellement depuis que ma mère m'avait encore une fois abandonnée et que mon père s'était remis au travail rapidement alors que j'avais besoin de sa présence.
Là, Fatna avait dit « je t'ai élevée toute ta vie » au lieu de dire « je suis ta mère » comme elle avait l'habitude de le dire, je me suis sentie rejetée. J'avais l'impression que mes deux mamans m'avaient rejeté.
Moi - Pardon, je sais que j'aurais pas dû
Fatna - en se levant T'étais où ?
Moi - Je traînais dehors
Fatna - en soufflant et en retournant à la porte Le petit déjeuner est prêt dans 10 minutes
J'avais encore plus envie de pleurer. Elle avait même pas insisté un peu, elle s'était même pas fâchée. En fait, elle s'en foutait de moi. Elle s'inquiétait limite plus pour Said quand il rentrait à 3h du matin plutôt que moi qui rentrait pas du tout.
J'ai pris une grande inspiration et j'ai expiré. Je me suis dirigée vers ma table de nuit où étaient cachées mes pilules calmantes. J'en ai pris deux et je suis directement allée à la douche.
Vous pouvez avoir l'impression que tout allait mal dans ma vie actuellement, que je serais bouleversée mais non. Tant que j'étais calme, tout allait bien justement. C'est juste qu'en ce moment, j'avais plus personne.
Adil n'était pas venu me voir une seule fois et Said devenait bizarre ces derniers temps. Il passait plus de temps chez sa mère et il parlait bizarrement. On dirait son frère Amir. Je vous jure ça me mets la chair de poule à chaque fois que je l'entends parler.
Il est plein de rappels malveillants, plein de « incha'Allah », « bi idnilah », « Allah o akbar »... Il faisait sa prière très souvent, trop souvent et surtout, le peu de lien qu'il y avait entre mon père et lui, n'était plus. Il avait enterré cette relation en disant « je ne veux pas être associé aux kuffar ».
Pour vous, c'est peut-être normal, il se rapproche de la religion. Mais Said n'a jamais été dans la religion, pas même une seule fois. C'est même pas qu'il a des phases de foi et il reprend, non il en a pas. Le Ramadan chez moi, c'était un mois comme les autres. Ni mon père, ni mon frère, ni personne ne le faisait réellement.
C'est dans ce contexte là qu'une journée de plus dans ma peau commençait à nouveau. Cette peau que je faisais semblant d'aimer, semblant de supporter.
Je suis descendu pour petit déjeuner les cheveux mouillés et pas encore prête. Mon père, ce matin-là, n'était pas du tout d'humeur et par malheur, il se trouve que c'était la journée où je devais venir récupérer la marchandise pour le Concept Store. Mais, mon père avait également un gros rendez-vous très important et devait venir partir à l'étranger.
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Salwa - Bouteille à la mer
RomanceIl n'y a qu'à toi que je les compare, et je fais toujours les mêmes erreurs.