Salwa - Bouteille à la mer

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Fatna - Je vais au travail, t'as besoin de quelque chose Salwa ?

Moi - en souriant et en mangeant un bout de pain Non mais viens manger avec moi. Mon père m'ignore de toute façon et Said dort encore

Fatna - Ton père est au travail et si je veux garder le mien, j'ai intérêt à me bouger en me déposant un bisou sur la joue Fais attention à toi et à ton frère

Non, j'en avais pas marre qu'on me dise « fais attention à ton frère » tout le temps.

C'était évident carrément.

Enfin bon, je mangeais là toute seule, comme une folle.

J'ai faillis dire à Jawhara, la femme de ménage/cuisinière, de venir manger avec moi.

J'avais quand même gardé la raison, malgré ma solitude.

Quand j'ai fini, je lui ai demandé de ranger la table et je suis montée dans ma chambre pour me préparer.

J'allais faire le tour des entreprises pour trouver un travail moi aussi.

J'en avais marre d'être juste là.

J'ai jeté un coup d'œil dans la chambre de Said qui dormait toujours. Il en avait jusqu'en début de soirée là.

Du coup, je suis sortie.

A peine arrêtée pour la première fois, une voix familière m'a adressé la parole.

Amine - T'es la sœur de Said toi, non ?

J'ai roulé des yeux et j'ai reprit mon chemin.

Amine - en m'attrapant par le bras Attends ! Pourquoi tu fais ça ?! Je n'ai pas entendu le son de ta voix, une seule fois. Tu parles qu'italien c'est ça ?!

Moi - Lâche moi tout de suite

Amine - en me lâchant Ok je veux pas t'énerver, je veux juste te parler

Moi - Continue ton chemin et la prochaine fois que tu me recroises, ne m'adresse plus la parole

Je lui ai tourné le dos et j'ai continué ma route jusqu'à ma voiture.

Comment il était insupportable ce mec. Je le méprisais vraiment pour le coup.

Je n'ai aucune envie que la première personne avec qui je sympathise ici soit un pouilleux de ce style.

[...]

Je suis rentrée vers 19 heures, et comme prévue la recherche de travaille s'est avérée infructueuse.

J'étais dégoûtée.

Je voulais à tout prix prouver à mon père que je suis mieux au Maroc qu'en Italie. Mais si je ne trouve pas de travail, ça allait être compliqué.

Je suis restée dans ma chambre jusqu'à 23h, me demandant ce que j'allais faire maintenant.

Je me rendais compte que je venais de tout quitter à l'encontre des décisions de mon père, que je me suis mise à dos d'ailleurs, et que je ne voulais absolument pas devenir comme mon frère.

Mon père n'a jamais tord. Et les doutes commençaient à gagner mon esprit. Et si revenir ici était une grave erreur ?

Argh, la seule personne qui pouvait m'aider, c'était Adil.

À 23h30, je suis sortie de ma chambre.

Said - Tu va où comme ça, toi ?

Moi - Chez Adil, faut que je lui parle