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POINT DE VUE DE L'AUTEUR

« Et si l'Ange de la mort venait à elle, elle le remercierait la larme à l'œil, souriante pour la dernière fois, comme pour montrer qu'elle restait reconnaissante de la dunya qui l'avait détruite »

- Yasmina

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Ce soir là, Salwa avait vécu le plus gros traumatisme de sa vie. Elle avait été emmenée d'urgence à l'hôpital pour qu'elle puisse avoir un certificat du docteur pour toutes les violences et le viol qu'elle venait de vivre, et avoir les soins nécessaires à son état.

On lui avait mit une attelle au coude, un peu de pommade sur son visage qui avait très vite bleuté et une psy avait été envoyée. Mais bizarrement, Salwa ne présentait pas de symptômes de traumatisme.

Elle-même savait qu'à la base, elle était déjà détruite mentalement. Elle se détestait, ne se supportait plus. Elle ressentait tout le poids de ses péchés sur ses épaules. Elle aurait voulu changer, devenir meilleure pour se sentir bien, mais la vérité c'est qu'elle se voyait condamnée. La personne qu'elle était, était ce qu'on père voulait qu'elle soit. Et son seul but dans la vie, c'était de rendre son père fier d'elle. Elle avait peur que si elle changeait, son père serait déçu d'elle, comme la première fois. Alors, Salwa ne voulait pas changer et prenait sur elle.

Elle vivait tellement mal cette situation, elle était tellement dans la peur d'aller à l'encontre de son père que la solution pour elle de se sortir de cet état, c'était la fuite, qu'elle tombe gravement malade ou la mort. Si la mort venait à elle, elle l'accueillerait avec plaisir.

Le viol qu'elle avait subi, était un traumatisme « libérateur ». La raison pour laquelle Salwa n'avait pas été traumatisée « plus que ça », c'était qu'elle savait qu'il était son ticket d'or pour essayer de guérir de ses maux précédents.

Elle se sentait légitime de pleurer, légitime de demander de l'aide, légitime de mander l'amour de sa mère. Celle qui l'avait abandonné, celle vers qui elle voulait faire revenir mais qu'elle n'arrivait pas par orgueil. Ce viol avait fait tomber le masque de femme forte qu'elle adoptait à contre cœur. Elle pouvait à nouveau pleurer dans les bras de sa mère, comme l'enfant qu'elle voulait être.

Ce qu'elle ne savait pas, c'est qu'un viol n'était pas facile. Il laisse de nombreuses séquelles mentales et physiques. Les choses allaient changer pour elle, mais elle ne s'en rendait pas compte sur le coup.

Sa mère était partagée dans ses sentiments. Elle était restée avec sa fille jusqu'à 2h du matin ce soir là. Elle était repartie quand El Patron était arrivé. Sa position était horrible. Elle était détruite de devoir envoyer son neveu, son fils, l'enfant qu'elle a élevé, en prison. Mais c'était la seule chose qui pourrait aider sa fille biologique à se sentir bien. Après tout, il le méritait. Il s'est condamné lui-même.

Quand elle est sortie de la chambre d'hôpital, elle a pleuré, parce qu'elle se rendait compte de la situation.

Elle avait perdu son fils, et gagner sa fille.

Mais ce qui dérangeait Heyna c'est qu'elle ne voulait pas regagner le cœur de sa fille sur son malheur. Sa conscience souffrait.

El Patron, lui, quand il est rentré dans la chambre d'hôpital et qu'il avait vu l'état de sa fille, a vu son cœur s'est brisé en milles morceaux.

Son si beau visage était bleuté, son bras était inutilisable alors qu'elle était droitière et elle gardait ses jambes serrées très fort. C'est un détail qui retenait l'attention.

Salwa - Bouteille à la merOù les histoires vivent. Découvrez maintenant