ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟙𝟙 : 𝕆𝕞𝕓𝕣𝕖𝕤

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« Cette scène contient des passages à caractère sexuel, réservés à un public averti. »

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Je suis allongé sur mon lit, étreint par un sommeil lourd. Mais soudain, mon esprit émerge des limbes de l'inconscient, groggy, désorienté. Je me redresse et, machinalement, allume mon téléphone. L'écran froid m'éblouit. 6 octobre, 3h du matin. Une heure impie pour des pensées honnêtes.

Une ombre attire mon regard. Non loin de ma porte, un clown se tient là, avec un sourire grotesque et des yeux qui scintillent d'une malice sinistre. Une terreur glacée me parcourt l'échine, mais je me lève d'un bond, animé par une fureur inexplicable.

— Toi ! Murmuré-je d'une voix rauque.

Sans perdre un instant, je me précipite vers l'intrus et le frappe de toutes mes forces. Mes poings s'enfoncent dans sa chair artificielle, résonnent dans le silence de la nuit comme le rappel d'un temps où les hommes affrontaient l'obscurité avec bravoure.

La chambre est un chaos de lignes droites et d'ombres tremblantes. Les rideaux sont tirés, laissant filtrer une lumière de rue diffusée, qui éclaire partiellement le lit défait, les meubles anciens. Un bureau couvert de papiers froissés trône dans un coin, témoin des pensées tourmentées qui m'assaillent la nuit.

Le rire du clown s'élève, aigu et discordant. Il envahit l'espace, empiète sur ma réalité jusqu'à en devenir insoutenable. Ils sont plusieurs maintenant, se matérialisant autour de moi, ridicules et menaçants à la fois. Leurs ricanements s'amplifient, fusent de partout.

— Non ! hurle-je, mes mains fouettant l'air, cherchant à repousser ces fantômes de cauchemar.

Ils m'entourent, me narguent, leurs masques peints de sourires d'outre-tombe. Je frappe, je tourne, je crie. L'angoisse se mêle à la colère. Des ondes de chaleur montent en moi. Le monde tangue autour de mes coups frénétiques.

— Fini de te jouer de moi ! Je les affronterai tous, juré-je dans une espèce de résolution désespérée.

L'un des clowns, plus menaçant que les autres, s'avance, un seau rempli d'un liquide sombre entre les mains. Il renverse l'eau sur moi. La sensation est glaciale, une gifle humide qui réveille brutalement mes sens. Le rire se fige un instant, suspendu comme un mauvais sort repris à demi-mot.

Le choc me ramène à moi-même. Ma chambre se reconstruit autour de mes sens retrouvés. Les clowns s'évaporent, se dissolvent dans l'éther. Je suis trempé, encore haletant. Et Isla est là, les cheveux en bataille, les yeux écarquillés de peur.

— Arek, c'était un cauchemar, juste un cauchemar ! implore-t-elle, me secouant par les épaules.

Ma respiration est saccadée, les battements de mon cœur encore en course folle.

— Isla... dis-je, en reprenant difficilement mon souffle. Juste un cauchemar...

La chambre me semble plus petite, plus oppressante dans la lumière tamisée de la lampe de chevet qu'Isla a allumée. Les papiers sur mon bureau reprennent leur aspect anodin. Les ombres se retirent, reléguées aux coins de la pièce. Je me laisse tomber lourdement sur le lit, les gouttes froides dégoulinent sur mon front.

Isla me regarde avec des yeux emplis de sollicitude mêlée d'appréhension. Elle s'assoit à mes côtés, pose une main douce sur ma joue.

— Je suis là, Arek, tout va bien maintenant. C'était une épreuve que tu devais affronter seul, mais tu t'es réveillé. Je suis là avec toi.

L'ÉCHO DU CRÉPUSCULEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant