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𝔸𝕟𝕥𝕠𝕟𝕖𝕝𝕝𝕒
— Antonella, tu vas y arriver, tu vas y arriver, tu vas y arriver, me répétait-je comme un mantra pour me donner du courage.Je range mes cours méticuleusement, trie les papiers et les livres pour alléger mon sac à dos. Mes gestes sont automatiques, mais ils me procurent une sensation de contrôle que j'apprécie toujours. Chaque fiche retrouve sa place, chaque livre est posé avec soin sur mon bureau, forme un paysage ordonné de connaissances.
Mes mains s'attardent finalement sur un énorme ouvrage de criminologie, dont la couverture rigide semble absorber toute la lumière alentour. Je le parcours du bout des doigts, songeuse, avant de le glisser à côté de mon ordinateur. Je clos mon sac avec un son sec, puis je le saisis pour sortir de la pièce. Je referme la porte derrière moi avec détermination.
Dans le couloir, je croise d'autres étudiants de la résidence, plongés dans leur propre univers de révisions ou de distractions. En arrivant dans la salle commune, un attroupement bruyant autour du baby-foot attire mon attention. Ils sont là, absorbés par le jeu, le cliquetis des balles et les rires de ceux qui mènent le score. Je les salue d'un signe de tête et d'un sourire discret avant de les laisser à leurs divertissements.
Je continue mon chemin et emprunte le pont qui relie notre havre de tranquillité aux bâtiments de l'institut. Aujourd'hui, premier octobre annonce l'approche d'Halloween, une fête que j'ai toujours adorée. Je songe déjà au déguisement que je pourrais porter pour la soirée organisée par l'université, une tradition annuelle que j'attends avec impatience.
Je marche d'un pas léger, ma jupe et ma chemise se mêlent harmonieusement dans un mouvement fluide. J'aperçois Athéna, ma meilleure amie. Ses cheveux bouclés, d'un rouge flamboyant, encadrent son visage d'ébène, ce contraste qui la rend si unique et si belle.
Je ne peux m'empêcher de rire lorsqu'elle esquive, avec une agilité inattendue, un pigeon audacieux qui planait trop près d'elle. Avec une pirouette digne d'une danse enflammée, elle court vers moi pour me serrer dans ses bras.
— Ah, Anto, tu as vu ça ? Cet oiseau avait clairement de mauvaises intentions ! lance-t-elle avec humour.
Je l'enlace contre moi, partage ce moment de complicité et de joie simple.
— Je l'ai vu, Athé. On aurait dit qu'il visait tout spécialement tes beaux cheveux, répondis-je, en caressant d'un geste affectueux les boucles qui tombent sur ses épaules.
Elle hoche la tête avec entrain, je l'écoute curieuse d'entendre ses idées pour la soirée d'Halloween.
— J'avais pensé à m'habiller en épouvantail maléfique, tu sais avec le chapeau en paille et le maquillage sinistre pour faire peur, dit-elle, ses yeux pétillent d'exaltation à l'idée de sa transformation effrayante.
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L'ÉCHO DU CRÉPUSCULE
Roman d'amourDans l'univers captivant et périlleux du cirque, Arek, un cascadeur intrépide à moto, brave la mort à chaque spectacle de voltige. Sous le chapiteau, ses prouesses suscitent admiration et frisson, mais une fois les projecteurs éteints, l'exubérance...