ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟡 : ℙ𝕚𝕤𝕥𝕖𝕤 𝕀𝕟𝕧𝕚𝕤𝕚𝕓𝕝𝕖𝕤

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𝔸𝕟𝕥𝕠𝕟𝕖𝕝𝕝𝕒

Le professeur termine sa phrase juste avant que la sonnerie stridente retentisse, marquant la fin de notre cours de criminologie. Nous sommes le 5 octobre, il est 11 h 55, l'heure du déjeuner. Les étudiants autour de moi s'empressent de ranger leurs affaires, mais moi, je me sens énervée, prisonnière d'une faim insatiable qui dépasse celle de l'estomac. Mon esprit, lui, n'a qu'une seule obsession : Flora.

Je fourre mes cahiers dans mon sac avec un soupir, observe la foule qui se presse vers la sortie dans une cacophonie de voix et de rires étouffés. Mon estomac grogne faiblement, mais je n'ai pas réellement faim. La seule chose qui pourra calmer ma soif aujourd'hui est enfouie quelque part dans les archives poussiéreuses de la bibliothèque.

Je prends mon téléphone et envoie rapidement un message à Athéna pour la prévenir :

« Je vais à la bibliothèque. On se retrouve après ? »

En quelques minutes, je franchis le hall et me dirige vers le sanctuaire du savoir. Le cliquetis de mes chaussures sur le sol froid résonne dans les couloirs vides, chaque pas renforce ma détermination. Les étudiants, d'habitude absorbés dans leurs discussions animées, passent près de moi en se hâtant vers la cafétéria, la douce odeur du repas imminent dans l'air.

J'arrive à la bibliothèque et un sentiment de sérénité teinté d'anticipation m'envahit. Le silence est pesant, mais il est aussi rassurant, comme un cocon qui me protège du monde extérieur. Je me dirige directement vers l'allée 4B, où se trouvent les archives locales.

Je parcours du regard les rayonnages bondés de dossiers empilés sans pitié, les reliures de cuir et les tranches dorées qui reflètent la faible lumière. Mon cœur bat plus fort quand j'effleure ces témoins inertes de vies passées, de secrets familiers oubliés. Je tire un dossier au hasard, mes doigts tremblants alors que je retire la couverture usée.

Je m'installe à une table proche, sors mes feuilles déjà griffonnées de notes et mon fidèle stylo. Le bois de la table est froid sous mes bras, comme si la bibliothèque elle-même me murmurait de chercher plus loin, de fouiller plus profondément. Le silence feutré est ponctué par le bruissement lointain de pages tournées, le tapotement léger des claviers.

Mes pensées s'embrouillent alors que je feuillette les documents avec une méticulosité absente, espère désespérément tomber sur le moindre indice qui pourrait m'indiquer où est Flora. Les photographies ternes me montrent des visages familiers et inconnus, figés pour l'éternité dans des poses angoissées ou sereines, chaque image est une clé potentielle.

Un article en particulier retient mon attention. Il parle de mystérieuses disparitions qui datent de plusieurs décennies, des femmes et des enfants dont on n'a jamais retrouvé la trace. Ma concentration se redouble, mes mains sont plus fermes, je note chaque détail, chaque nom, chaque adresse.

L'ÉCHO DU CRÉPUSCULEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant