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𝕬𝖗𝖊𝖐La forêt est toujours aussi dense et impénétrable, les rayons éclatants du soleil tentant vainement de percer à travers les frondaisons touffues. Nous avançons en silence, Antonella et moi, nos pas alourdis par la fatigue et la tension palpable dans l'air. L'obscurité de la nuit a cédé la place à un jour timide, mais la menace demeure, sournoise et invisible.
Je fais un signe de la main pour que Antonella s'arrête un instant. Nous prêtons tous deux l'oreille, suspicieux de chaque bruissement de feuilles ou craquement de branche.
- Arek, je n'entends plus rien, murmure-t-elle, son souffle haletant se mêlant à l'air frais du matin.
Je hoche la tête, toujours vigilant. - Ce n'est pas parce que nous ne les entendons plus qu'ils ont renoncé, ma chère. Restons sur nos gardes.
Elle acquiesce, essuyant la sueur de son front. Une lueur de frustration brille dans ses yeux. - Mon téléphone est mort. Plus de batterie. Je ne sais même pas quelle heure il est.
Je lève les yeux vers le ciel, cherchant à estimer le temps à travers la position du soleil. - À en juger par la lumière, il doit être entre neuf et dix heures du matin. Nous avons marché toute la nuit, il est temps de trouver un endroit pour nous cacher un moment.
Nous reprenons notre marche, chaque pas étant une lutte contre l'épuisement. Les branches craquent sous nos pieds, des signes infimes de notre passage. La forêt respire autour de nous, indifférente à notre fuite.
- Arek, pourquoi ça nous arrive à nous ? demande-t-elle soudain, sa voix brisant le silence.
Je soupire, partageant son sentiment d'injustice. - Parfois, le destin choisit des chemins sinueux, ma belle. Mais nous devons continuer, nous verrons cette épreuve à travers.
Nous marchons encore et encore, sans destination précise, juste une volonté implacable de survivre. Chaque pas devient une mesure de notre détermination. Les arbres, imposants sentinelles de notre fuite, nous entourent de leur silence mystique.
Antonella trébuche sur une racine, un gémissement échappant de ses lèvres. Je la rattrape, la soutenant fermement.
- Ça va aller ?
- Oui, juste fatiguée, mais je tiendrai le coup, dit-elle en relevant la tête, une nouvelle flamme de détermination dans ses yeux.
Nous continuons, nos corps usés mais notre esprit inaltérable. Chaque craquement de branche semble résonner plus fort dans l'air matinal, chaque ombre un potentiel danger. Antonella tente de maintenir un rythme régulier, mais je sais que la fatigue pèse lourdement sur elle.
- Tu sais, Arek, si on se sort de là, peut-être que je prendrai enfin ces vacances dont je rêve, dit-elle avec une amertume teintée d'espoir.
Je souris, une touche de nostalgie dans mon regard. - Et moi, je t'y accompagnerai, ma belle. Paris, Venise, le monde est à nous une fois cette tempête passée.
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L'ÉCHO DU CRÉPUSCULE
RomansaDans l'univers captivant et périlleux du cirque, Arek, un cascadeur intrépide à moto, brave la mort à chaque spectacle de voltige. Sous le chapiteau, ses prouesses suscitent admiration et frisson, mais une fois les projecteurs éteints, l'exubérance...