ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟙𝟜 : ℂ𝕖𝕝𝕝𝕦𝕝𝕖 𝕕'𝕀𝕟𝕛𝕦𝕤𝕥𝕚𝕔𝕖

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𝔸𝕟𝕥𝕠𝕟𝕖𝕝𝕝𝕒

Je suis assise sur le banc en métal, mes mains tremblent alors que je feuillette les documents que j'ai passé des nuits entières à rassembler. Des preuves, des fragments de vérité que personne n'a encore remarqués, mais qui mènent à Flora. Mon cœur bat la chamade. Mon codétenu, le grand frère de Dylan, reste obstinément silencieux, fixant quelque chose dans le lointain, et cela fait déjà dix minutes.

La cellule est froide et morne, éclairée par une lumière crue qui accentue chaque craquement des murs et chaque cliquetis des barreaux. Je sens le poids des regards des autres détenus dans la cour à travers les petites fenêtres grillagées. Ils passent en va-et-vient, jetant des coups d'œil curieux, mais indifférent à notre échange.

- Tu vois ça ? dis-je, essaie de capturer son attention. Ce sont des photos de Flora, prises juste avant qu'elle disparaisse. Regarde ses yeux, elle avait peur. Et là, ce reçu, il prouve qu'elle t'avait rencontré ce jour-là.

Mes paroles résonnent dans l'air glacial de la cellule, mais il ne bronche pas. L'immobilité de son silence m'étouffe, ravivant l'anxiété qui me ronge. Je sors des croquis, des cartes annotées, des rapports de témoins. Mais rien. Ses yeux restent vides, insensibles à mes découvertes.

Soudain, il éclate de rire, un rire sardonique qui résonne comme un coup de tonnerre, semblable au rire sinistre d'un Joker. Il saisit les feuilles avec une brusquerie inattendue et les jette en plein visage. Les papiers volent autour de moi, retombant en une pluie chaotique. Chaque page froissée, chaque photo, fouette ma peau comme un rappel douloureux de mon impuissance.

- Qu'est-ce que tu fais ? dis-je, la voix tremblante de rage et de déception. Comment peux-tu rire de ça ? C'est de ta faute si Flora a disparu ! Si tu ne l'avais pas trompée, rabaissée, battue...

Mes poings se serrent, mes ongles s'enfoncent dans la paume de mes mains, et je sens les larmes brûler mes yeux. La colère et la tristesse s'entremêlent en une vague de désespoir. Chaque regard des passants par la fenêtre semble peser davantage, leur indifférence est une pierre supplémentaire sur mon cœur.

Je le vois enfin bouger, ses lèvres tordues en un sourire cruel. Il se penche en avant, ses yeux brillants de malveillance.

- Flora ? dit-il avec dédain. Je n'en ai jamais eu rien à foutre de cette gamine. Jamais je ne l'ai aimée. Elle n'était rien pour moi.

Ses mots me frappent comme une gifle, déclenchent un torrent de larmes. Le flot salé déborde de mes yeux, glissant sur mes joues. Je sens ma colère grandir, dévorant chaque parcelle de mon être.

- Comment peux-tu dire ça ? hurlé-je à travers mes sanglots. Elle ne méritait pas ça, et tout est de ta faute !

Il reste impassible, ses yeux maintenant froids et distants, déniant toute trace de remords. La cellule se referme sur moi, chaque barreau semblant se tordre sous la pression de ma peine. La lumière crue accentue les ombres sur son visage, rend ses traits encore plus durs et inaccessibles.

L'ÉCHO DU CRÉPUSCULEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant