ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟜𝟙 : 𝕋𝕣𝕒𝕢𝕦𝕖 à 𝕝'𝔸𝕦𝕓𝕖

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Je sens la terre vibrer sous la moto alors que je pousse la machine à son maximum. Le rugissement du moteur résonne dans mes oreilles, se mêlant au sifflement sinistre des balles qui fusent autour de nous. La forêt est un fouillis de vert et de brun, une danse de branches et de feuilles qui défile à toute allure. Le soleil s'est à peine levé en ce 19 octobre, mais déjà, le monde s'embrase autour de nous.

Antonella s'accroche désespérément à moi, ses doigts serrés sur ma veste. Je sens sa peur, une entité presque palpable qui m'entoure. Sa respiration est rapide, entrecoupée de hoquets de terreur.

- Arek ! Ils se rapprochent ! crie-t-elle par-dessus le vacarme des tirs et du vent.

Avec une détermination froide, je jette un coup d'œil dans le rétroviseur. Les silhouettes de nos poursuivants se découpent nettement parmi les arbres, féroces et implacables. Tirant rapidement sur le guidon, j'esquive une énorme branche qui aurait pu nous désarçonner. Antonella se cogne contre moi, mais elle ne lâche pas prise. La forêt est un piège, prête à nous engloutir au moindre faux pas.

Ma voix s'élève, habitée par l'urgence du moment mais teintée de mon sempiternel humour des années 50, une ancre dans ce chaos pour moi autant que pour elle :

- Ne t'en fais pas, ma chère, ces trublions n'ont pas encore vu le vrai talent motard en action !

Chaque virage est un défi de plus. Une balle passe près de ma tête, entaillant l'écorce d'un arbre à côté. Le bruit sec d'un impact, comme un fouet contre le bois. Je dirige la moto avec précision, jouant du corps pour éviter les pièges naturels : racines, cailloux, et ces maudites branches basses qui s'acharnent à nous faire tomber.

La terre humide éclabousse nos jambes alors que nous traversons une clairière boueuse. Les pneus glissent légèrement avant de reprendre leur adhérence. Derrière, la forêt résonne de cris, poteau funeste de notre poursuivant lancinant. Je sens le poids de la responsabilité peser lourdement sur mes épaules, mais je ne montre rien d'autre qu'une détermination inflexible à Antonella.

- Arek, je... je ne sais pas si je vais tenir !, lance-t-elle, sa voix tremblant de peur.

Je prends une profonde inspiration, cherchant à lui insuffler un peu de courage par mes mots, même si chaque fibre de mon être est focalisée sur notre survie.

- Ne t'inquiète pas, Tsaghik, nous y arriverons. Je te sortirai de là, promets-moi juste de rester forte encore un peu.

Je perçois un léger resserrement de ses bras autour de moi, signe qu'elle puise dans ses dernières réserves de bravoure. La route, si nous pouvons encore l'appeler ainsi, se resserre autour de nous, les arbres formant une haie de troncs menaçants.

L'ÉCHO DU CRÉPUSCULEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant