ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟚𝟚: 𝕊𝕥𝕣𝕚𝕟𝕘𝕤 𝕠𝕗 𝔽𝕒𝕥𝕖

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Les moteurs ronflent dans mes oreilles, la vibration de l'acier qui déroule son tapis sous mes roues. J'approche du dernier tour, mon esprit encore marqué par cette vision inattendue d'Antonella dans la foule. J'ai toujours aimé l'adrénaline, mais là, c'est autre chose. Mes pensées s'emmêlent, un chaos intérieur qui lutte contre la mécanique bien huilée de mes gestes.

Les clowns silencieux dans ma tête semblent attendre quelque chose, une autre apparition, peut-être. Je m'engage dans l'ultime circuit, puis je file vers l'ouverture. Je quitte la boule de la mort, retrouvant le bruissement des spectateurs, leurs cris mêlés à une ovation étourdissante. Broen me talonne de peu, ses yeux pétillent de joie partagée.

- Sacré numéro, Arek ! lance-t-il, son souffle encore court.

Je lui adresse un sourire crispé, mon esprit ailleurs. Je descends de la moto, le regard balayant la foule, cherchant frénétiquement le visage d'Antonella. Une main se pose sur mon épaule. C'est Broen, son sourire satisfait trahit sa curiosité :

- Tu vas bien ? Quelque chose ne tourne pas rond ?
Je secoue la tête, déterminé à éluder ses questions.

- Rien de bien grave, Broen. Juste besoin de retrouver quelqu'un, là tout de suite.

Il hoche la tête, un soupçon de scepticisme dans ses yeux.

Je traverse la mêlée des coulisses avec une ardeur presque désespérée. Chaque visage que je croise n'est pas le bon, chaque ombre une déception. Puis, soudain, elle est là, Antonella, une silhouette familière dans l'océan de regards inconnus. Mon cœur fait une embardée, comme si la moto grinçait sur une route accidentée.

- Antonella, dis-je, ma voix tranchant l'air comme une lame bien affûtée.

Elle se retourne, ses yeux noirs perçant malgré l'agitation qui nous entoure. Un sourire effleure ses lèvres, et mon monde se réduit soudain à cet instant figé dans l'éternité.

- Arek, murmure-t-elle, comme une réponse attendue depuis toujours.
Je me rapproche, un peu incertain, mais feignant l'assurance d'un privé des années 50 plongé dans une enquête intrépide.

- Alors, tu es venue voir le vieux Arek dans son show de la mort, hein ? Une petite montée d'adrénaline pour pimenter ta soirée ?

Elle sourit, cette fois plus franchement, et secoue la tête avec amusement.

- Tu n'as pas changé, Arek. Toujours cette façon de parler comme si tu sortais d'un film noir.

Je ris doucement, tentant de cacher la nervosité qui me ronge.

- Eh bien, qu'y puis-je ? Je suis un homme de spectacle, après tout. Mais dis-moi, qu'est-ce qui t'amène ici ? Une envie de te frotter au danger ou juste de revoir un vieil ami ?

L'ÉCHO DU CRÉPUSCULEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant