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𝔸𝕟𝕥𝕠𝕟𝕖𝕝𝕝𝕒L'après-midi s'étire mollement, semblant s'accrocher de tout son poids aux secondes qui s'écoulent. Je suis assis dans la salle d'attente impersonnelle de l'hôpital, l'esprit en proie à un tumulte intérieur. Les murs pâles autour de moi, éclairés par une lumière crue, paraissent aussi stériles que la monotonie du tic-tac de l'horloge.
Ma jambe ne cesse de bouger nerveusement, un frémissement sans fin qui traduit l'inquiétude qui me ronge. Chaque tic-tac est synchronisé avec le battement de mon pouls, comme une musique de fond inquiétante que seul mon esprit semble percevoir.
Cairo, assis à mes côtés, pose une main ferme et rassurante sur mon épaule. Son regard, bienveillant mais plein de sa propre anxiété dissimulée, cherche à capturer le mien. Il m'adresse un sourire mesuré, de ceux qu'on réserve pour insuffler un peu de calme parmi le chaos.
- Arek, lui dit-il doucement, d'une voix capable d'apaiser même une mer en tempête, Antonella est une battante. Elle va s'en sortir.
Je hoche la tête, reconnaissant pour sa présence, ce soutien silencieux mais puissant qui me tire un peu hors des eaux menaçantes du doute. Mais mon corps refuse de coopérer, et ma jambe persiste dans sa danse frénétique.
À quelques sièges de là, Flora nous observe, ses traits marqués par la fatigue, mais son regard est déterminé, invincible. Elle se lève et s'approche, son sourire réconfortant mélangeant éclat et douceur, comme un rayon de soleil perçant la brume matinale.
- On est tous là, Arek, dit-elle. Antonella sait qu'on est là pour elle. Ça compte beaucoup.
Sa voix, ferme mais douce, résonne comme une mélodie familière et réconfortante. Ses mots créent une petite oasis de paix au milieu de mes pensées troublées. Je réalise à quel point je suis chanceux de les avoir, eux qui partagent ce fardeau avec tant de générosité.
Finalement, la porte s'ouvre et le médecin entre, son visage marqué par les traces de journées longues et laborieuses. Il avance dans un bruissement de tissus stériles, son pas mesuré trahissant la fatigue contenue. Le monde semble se suspendre dans l'attente de ses mots.
- Monsieur... Madame, commence-t-il avec une voix posée, malgré la fatigue qu'il tente de masquer derrière un professionnalisme rodé. Antonella est stable. Vous pouvez la voir maintenant.
Mon cœur s'allège instantanément, comme si un poids invisible s'élevait enfin. Je me lève d'un bond, laissant enfin derrière moi cette danse incessante et nerveuse que mon être livrait contre lui-même. Je remercie d'un hochement de tête le médecin, mes mots se formant quelque part dans l'éther du soulagement.
Guidé par Cairo et Flora, je me dirige vers la chambre d'Antonella, chaque pas m'approchant d'elle et de cet horizon agora de l'anxiété et de l'espoir. L'hôpital est un labyrinthe fait de murs blancs et de couloirs sans fin, mais dans ce moment précis, je perçois chaque mouvement comme une symphonie de renaissance.
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L'ÉCHO DU CRÉPUSCULE
Lãng mạnDans l'univers captivant et périlleux du cirque, Arek, un cascadeur intrépide à moto, brave la mort à chaque spectacle de voltige. Sous le chapiteau, ses prouesses suscitent admiration et frisson, mais une fois les projecteurs éteints, l'exubérance...