ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟚𝟘: 𝔽𝕝𝕒𝕞𝕞𝕖𝕤 𝕖𝕥 𝔽𝕦𝕘𝕚𝕥𝕚𝕧𝕚𝕥é

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Les couleurs vives et bariolées des tentes du cirque se mêlent aux cris enthousiastes des spectateurs, créant un mélange effervescent de bruit et de mouvement. Assis derrière le stand de Cairo, je regarde mes deux compagnons, Broen et Cairo, qui se chamaillent encore une fois, comme de coutume. Les expressions animées sur leurs visages, chaque geste exagéré, me rappellent les vieux films muets où aucune parole n'était nécessaire pour comprendre l'absurdité de la situation.

— Je te dis que c'est impossible ! tonne Broen, sa voix résonnant comme un vieux phonographe enroué.

— Et moi, je te dis que ça l'est ! rétorque Cairo, ses yeux s'écarquillent d'amusement provocateur.

Ils sont en train de débattre de quelque chose de complètement absurde. À les en croire, Cairo soutient qu'un pigeon pourrait survivre dans l'espace en utilisant une bouteille de soda comme propulseur, tandis que Broen affirme qu'un pigeon n'aurait pas assez d'intelligence pour même ouvrir la bouteille. Le thème de leur discussion est si ridicule que je murmure entre deux éclats de rire :

— Mes amis, vos délires dépassent l'entendement. Nous devrions songer à monter un numéro comique plutôt qu'à résoudre des énigmes spatiales.

L'air s'emplit de l'odeur sucrée de la barbe à papa et des cacahuètes grillées. Les hauts-parleurs crachent une musique de carnaval avec des notes discordantes, et je suis mort de rire. Leur joute verbale est une distraction bienvenue face à la morosité pesante de mes pensées quotidiennes, un répit qui allège, le temps d'un instant, le poids de mes préoccupations.

Mais bientôt, la réalité de mes propres démons me rattrape. Je savoure ce moment fugace d'hilarité avant de me lever, la détermination renaissant en moi. Ma moto, cette fidèle compagne des routes, me réclame. Je me dirige vers l'arrière de la scène où elle repose comme une bête endormie, prête à rugir au moindre contact.

Les objets de mon environnement semblent prendre vie sous mes doigts experts, chaque vis et boulon trouvant sa place. Le moteur résonne doucement lorsque je l'effleure, comme un secret qu'elle m'indiquerait à demi-mot. Mes gestes sont automatiques, chaque action empreinte d'une familiarité réconfortante. Le cirque derrière nous continue de vivre, mais je suis seul avec ma machine, ciselant chaque mouvement dans son métal.

C'est à ce moment que mes démons apparaissent, ces créatures nées de mon propre esprit. Des hallucinations furtives, imperceptibles aux autres mais irréfutables pour moi. Les visages se transforment, les ombres s'allongent, et un frisson parcourt mon échine. La tension grimpe en moi, chaque respiration devenant un effort conscient pour rester ancré.

Un ami excentrique m'a récemment conseillé des méthodes de méditation zen pour chasser ces visions angoissantes. J'ai trouvé l'idée saugrenue à l'époque, du charabia mystique enrobé de sagesse orientale. Mais dans ce moment de frustration hilarante, je décide de tenter ma chance.

L'ÉCHO DU CRÉPUSCULEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant