ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟛𝟛 : 𝔹𝕠𝕦𝕝𝕖 𝕕𝕖 𝕝'𝔼𝕟𝕗𝕖𝕣

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Mardi 16 octobre, 10 h du matin

Je suis en train de m'habiller dans les vestiaires du chapiteau, enfilant mon costume de scène pour la répétition de ce matin. La lueur tamisée des ampoules n'arrange rien à l'atmosphère oppressante de cet endroit. Le fracas des cymbales de la fanfare résonne au loin, mêlé aux éclats de rire des membres du cirque qui se préparent, mais rien ne parvient à distraire mon esprit tourmenté.

Broen jette un coup d'œil dans ma direction avec son habituelle jovialité forcée.

— Alors, Arek, t'as vu le nouveau numéro qu'on doit répéter aujourd'hui ? On va de nouveau frôler la mort, dit-il.

Je hoche la tête, mais mon esprit est ailleurs. Cairo, lui, manque à l'appel depuis des jours. J'étais celui sur lequel il comptait le plus, notre partenaire de toujours s'est évaporé comme une fumée dans la nuit. Où est-il passé, nom d'un chien ?

— Oui, Broen, j'ai vu, dis-je en rassemblant mes pensées, ma voix sonnant aussi lisse que le cuir de ma combinaison. Un vrai plongeon dans l'abîme à chaque répétition, hein ?

La vérité, c'est que Cairo n'est pas le seul à occuper mon esprit ces temps-ci. Antonella... Son sourire, ses yeux pétillants, et ce baiser échangé se sont imprimés dans mon esprit. Je pense à elle constamment, à la façon dont elle fait battre mon cœur, plus vite même que le bourdonnement de ma moto. Et l'amour, ce sentiment... je ne l'ai jamais ressenti avec une telle force. Mais quelque part, cette image parfaite est ternie par la peur, et par ces visions étranges qui me hantent.

Soudain, une ombre passe dans le coin de mon œil, et je frissonne. Je secoue la tête, me concentrant sur la cravate noire que j'attache autour du col de ma chemise blanche. Cela ne me quitte pas, cette impression de voir des silhouettes là où il ne devrait y en avoir aucune.

— Eh bien mon vieux, à quoi tu penses ? On pourrait croire que t'as vu un fantôme, commente Broen en riant.

Je lui souris, mais cela ne fait que masquer mon trouble.

— Juste des pensées qui m'occupent l'esprit. Rien de bien sérieux, lui-répondis-je, faiblement convaincant.

Je m'aperçois que mes mains tremblent légèrement. Comment pourrais-je protéger Antonella de ce que je ne peux même pas comprendre moi-même ? Chaque fois que je ferme les yeux, les visions viennent : des routes désertes plongées dans l'obscurité, des cris étouffés, des visages inconnus. Et ces voix, murmures indistincts qui me poursuivent. Je ne veux pas qu'elle voie cela.

Sortant des vestiaires, l'air frais du matin me frappe de plein fouet, une bouffée de réalité dans cet univers de tentes et de mirages. Les artistes se préparent, bataillant contre le vent doux qui fait danser les rideaux du chapiteau. Je déambule vers la piste, chaque pas me rapprochant de l'inévitable moment où je devrais maîtriser mes démons pour éviter une catastrophe.

L'ÉCHO DU CRÉPUSCULEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant