ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟚𝟝 : ℝé𝕗𝕝𝕖𝕩𝕚𝕠𝕟𝕤 à 𝕝'𝔸𝕦𝕓𝕖

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Il est 5 heures du matin, vendredi 12 octobre, et le silence de la nuit enveloppe ma petite chambre d'une tranquillité trompeuse. Les premiers rayons de soleil filtrent à travers les rideaux ajourés, créant des motifs d'ombres et de lumières sur le plafond. Je suis allongé dans mon lit, les draps désordonnés autour de moi, tentant désespérément de trouver un peu de répit dans un sommeil qui me fuit.

Depuis ma rencontre avec Antonella, mes pensées n'ont cessé de me tourmenter, virevoltant comme des feuilles emportées par une bourrasque. Je bascule entre un sentiment de paix inattendue et une paranoïa rampante qui me consume lentement. J'ai toujours eu cette tendance à sur analyser, à voir des complots et des trahisons là où il n'y en a pas. Mais avec elle, tout semble différent. Elle est comme une lueur d'espoir dans mon univers souvent sombre et déprimant.

Je me redresse doucement, les yeux lourds mais l'esprit trop agité pour me reposer. Mon petit appartement, modeste mais rempli de souvenirs, est silencieux à cette heure. Les livres entassés sur les étagères, les costumes de scène soigneusement suspendus, et les photos anciennes en noir et blanc des grands artistes du passé me rappellent pourquoi je me suis lancé dans cette vie de forain et de magicien. Pourtant, ce matin, tout cela semble bien lointain, presque irréel.

Je passe une main lasse sur mon visage, sentant la rugosité de ma barbe naissante, et je me lève finalement. La vieille horloge sur le mur fait tic-tac incessamment, marquant chaque seconde d'une façon presque douloureuse. J'enfile un peignoir et me dirige vers la cuisine, où je fais bouillir de l'eau pour un thé. Ce rituel matinal me procure un semblant de normalité, un ancrage dans une réalité souvent volage.

Alors que je m'assois à la table de la cuisine, le regard perdu dans la vapeur qui s'élève doucement de ma tasse, mes pensées reviennent inévitablement à Antonella. Cette jeune femme est une énigme pour moi. Sa présence est comme une mélodie douce qui apaise les tumultes de mon âme tourmentée. Ses yeux brillants de curiosité et de douceur me hantent, et je me surprends à vouloir plonger dans leur profondeur pour oublier mes propres démons.

- Pourquoi, Antonella, pourquoi as-tu ce pouvoir étrange sur moi ? murmuré-je à voix basse, comme pour moi-même.

Le liquide chaud et ambré glisse dans ma gorge, réchauffant brièvement mon corps, mais pas mon cœur. Je repense à notre conversation sous le chapiteau, à la façon dont elle semblait si perdue et en quête de réponses. Peut-être est-ce cela qui m'attire tant en elle : cette quête désespérée de lumière, si semblable à la mienne. Peut-être est-ce aussi la beauté de son âme, qui, bien que tourmentée, brille d'une pureté que je n'ai vue chez personne d'autre.

La solitude est une compagne familière pour moi, et pourtant, depuis cette rencontre, elle semble plus lourde, plus oppressante. Je me sens comme un personnage de film noir, en proie à des émotions contradictoires, cherchant un moyen de réconcilier mon passé avec un possible avenir plus radieux.

L'ÉCHO DU CRÉPUSCULEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant