ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟜 : ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕖𝕒𝕦 É𝕧𝕒𝕤𝕚𝕗

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Je marche d'un pas assuré et je salue mes collègues motards d'un signe de tête fraternel. Il règne ici un air de camaraderie brute, mais sincère. Sans plus attendre, je pénètre dans le chapiteau, mon havre de paix, mon espace de liberté. Je m'allume un autre cigare et je m'installe derrière un stand tenu par Cairo. Je lui donne un coup de main, arrange ses créations avec un soin quasi paternel : plie t-shirts, pull-overs et autres textiles rebelles.

Cairo, le regard malicieux, ne peut s'empêcher de lancer une boutade.

— Eh, Broen, tu vas finir noyé avec toute cette flotte sur toi !

Broen, trempé jusqu'à l'os, lève le majeur en souriant d'un air complice.

Je tire une longue bouffée de mon cigare et fais trembler ma jambe, signe de mon amusement discret. Broen s'affale à mes côtés, renverse maladroitement un t-shirt. Cairo, faussement indigné, s'exclame :

— Ne touche pas à ça ! C'est une œuvre d'art, mon pote !

Broen éclate de rire et, comme deux enfants espiègles, ils se lancent dans une course échevelée au milieu des stands, rappelle le duo légendaire de Bip Bip et Coyote.

Quant à moi, je souris, je les observe faire, et je décris mentalement la scène

Je m'isole un instant et laisse Cairo et Broen à leur franche rigolade et me lève pour m'avancer vers l'arène centrale du chapiteau. Je parcours paisiblement la distance qui me sépare de l'attraction principale et sent le sol vibrer sous le poids et l'énergie des techniciens qui s'affairent à finaliser le montage de la boule de la mort, où les motards les plus audacieux vont risquer leur vie dans une danse métallique et gravitationnelle. Des caisses d'équipements sont éparpillées autour, et d'autres accessoires de spectacle jonchent le lieu et créer une mosaïque de métiers et de passion.

Mon sourire est un voile de sérénité ; la préparation du spectacle est une symphonie de bruits et de mouvements où chaque acteur joue sa partition avec ardeur. C'est alors qu'une main se pose sur mon bras, une touche délicate interrompt mes divagations contemplatives. Je me tourne et trouve Isla, une artiste des spectacles de feu, ses yeux étincelants de malice et de défi.

Sans un mot, elle tire mon bras, me conduit hors de l'arène tumultueuse. Je la suis, curieux de ses intentions non verbalisées. Nous filons à travers les allées, esquive les acrobates qui s'échauffent et les clowns qui ajustent leur maquillage. Notre course nous mène droit aux vestiaires, où elle pousse la porte avec autorité et m'entraîne à l'intérieur.

Je pénètre dans la douche, étonné de cette incursion impromptue. L'air est chaud et humide, la vapeur enveloppe le lieu d'une brume qui trouble la vue. Sans un moment d'hésitation, Isla commence à se déshabiller, ses vêtements glissent le long de son corps agile comme les pétales d'une fleur qui se déploie. Je l'imite, ôte mes vêtements trempés, les sons étouffés du chapiteau parvenant tout juste à nos oreilles.

L'ÉCHO DU CRÉPUSCULEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant