ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟝 : ℚ𝕦ê𝕥𝕖 𝕊𝕚𝕝𝕖𝕟𝕔𝕚𝕖𝕦𝕤𝕖

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𝔸𝕟𝕥𝕠𝕟𝕖𝕝𝕝𝕒

Je pénètre dans la bibliothèque universitaire, un sanctuaire de silence et de savoir où règne une atmosphère studieuse. La lumière douce et diffuse filtre à travers les larges fenêtres, caresse la forêt de rayonnages qui se déploie devant moi. Les tables sont ponctuées d'étudiants penchés sur leurs ouvrages, entourés de livres éparpillés et de cahiers griffonnés de notes. Quelques-uns murmurent des incantations incompréhensibles, récitent probablement des textes anciens ou des formules algébriques, tandis que d'autres tapotent avec ferveur sur les claviers de leurs ordinateurs portables.

L'odeur du papier vieilli se mêle aux effluves de café que certains se sont permis d'apporter, malgré les règles strictes de l'établissement. Je me fraye un chemin à travers cette vaste pièce, absorbée par l'écho des pages qui se tournent et des souffles retenus, chaque fidèle de cet édifice plongé dans une conversation secrète avec les auteurs des siècles passés.

Mon regard balaye la mer de dos de livres, à la recherche de ceux qui essayeraient de souffler des indices sur le destin des personnes disparues il y a plus de trois ans. Mes yeux errent sur les reliures de cuir, les tranches dorées, les titres gaufrés. Des anthologies oubliées côtoient des manuels récents, et des volumes poussiéreux de dossiers manuscrits patientent, telles des âmes en attente d'être redécouvertes.

Voilà le rayonnage des archives locales, fidèles témoins silencieux des joies et drames de la ville. J'effleure du bout des doigts les couvertures usées, esquisse par mon toucher une quête presque rituelle. La recherche de ma sœur est une veille qui jamais ne trouve le repos, une enquête perpétuelle.

Après un instant, je me décide à me tourner vers la bibliothécaire, une femme habillée d'un cardigan suranné et de lunettes cerclées d'écaille qui trône derrière son comptoir, telle une gardienne des mystères de l'imprimé. Elle lève vers moi des yeux myopes, où se mire une curiosité bienveillante.

- Excusez-moi, je cherche des informations sur des disparitions qui remontent à plus de trois ans, pourriez-vous m'orienter ?

- Bien sûr. Vous trouverez les archives de journaux et de magazines dans l'allée 4B, à votre droite, indique-t-elle avec un geste ample et précis, son index semble tracer une carte invisible dans l'air.

Je hoche la tête, lui offre un sourire de reconnaissance avant de m'engager dans l'allée désignée.

Le bois des étagères cède par endroits sous le poids de l'histoire qu'ils supportent, les magazines et les journaux s'empilent dans un désordre chronologique. Je glisse ma main sur ces empilements de papier glacé, attire mon attention sur les gros titres qui hurlent des drames anciens, suffoqués par la nouvelle du lendemain. Ces feuilles froissées recueillent peut-être une trace, un indice de ce qui est arrivé à ma sœur.

L'ÉCHO DU CRÉPUSCULEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant