ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟙𝟚 : 𝔽𝕖𝕦𝕩 𝕖𝕥 𝔾𝕝𝕒𝕔𝕖𝕤

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Il est 15 h et me voilà assis dans le grand chapiteau du cirque, aux côtés de Cairo et de Broen. Autour de nous, l'agitation est à son comble. Les artistes déambulent, chacun vaquant à ses occupations en préparation des représentations à venir. Le stand de Cairo est un véritable fourmillement d'activité, les vêtements bariolés qu'il a soigneusement créés étalés sur les portants. À côté de lui, des aiguilles, des ciseaux et des bobines de fil sont éparpillés, témoignant de l'attention minutieuse qu'il porte à chaque détail de ses costumes.

Broen, de son côté, ne peut s'empêcher de donner son avis sur tout. Son sourire en coin et ses remarques souvent pleines d'esprit ajoutent une touche humoristique à notre débat qui dure déjà depuis plus d'une heure. Les motos, brille sous la lumière tamisée de l'après-midi, captivent notre attention. Ces machines infernales ont été récemment réparées, et leur carrosserie luisante témoigne des heures de soin et de travail acharné passées à les remettre en état.

- C'est incroyable comment vous pouvez admirer ces engins alors qu'ils manquent de style, raille Cairo en arrangeant méticuleusement une robe à paillettes sur un mannequin.

Broen éclate de rire, secouant la tête.

- Tu dis ça parce que tu n'as pas goûté à l'adrénaline, vieux frère. Une fois que tu montes sur l'une de ces bêtes et que tu ressens le rugissement du moteur sous toi, tu comprendrais.

Je hoche la tête, les yeux fixés sur une moto noir et rouge, flambant neuve après ses réparations.

- Et comment ! lancer ces bestioles à toute allure, c'est comme danser avec le diable en personne.

- Exactement, renchérit Broen, un éclat malicieux dans le regard. Mais, dis-moi, Arek, as-tu déjà tenté toi-même de réparer l'une de ces beautés ?

Je souris, me penchant en avant.

- Il faut avoir les mains d'un chirurgien et l'âme d'un poète pour ça. D'abord, tu vérifies le moteur, chaque petite pièce, chaque boulon. Puis, tu passes au carburateur, t'assure que le mélange air-carburant est parfait. Les câbles et les freins ne doivent pas te trahir à pleine vitesse. Chaque détail compte, chaque mouvement est crucial. Une erreur et c'est la fin de la représentation.

Cairo laisse échapper un rire moqueur, mais il y a une lueur de respect dans ses yeux.

- Eh bien, messieurs, je dois admettre que vous avez une certaine passion. Mais honnêtement, ces performances ne valent-elles vraiment pas mieux avec un peu de classe ? Peut-être des costumes plus élaborés...

Je ris à mon tour, appréciant la légèreté de la conversation. Autour de nous, les autres membres de la troupe s'activent. Les trapézistes répètent leurs figures aériennes, défie a gravité dans un ballet de grâce et de puissance. Plus loin, le dompteur murmure des instructions douces, mais fermes à ses fauves, les prépare pour leur numéro.

Les motards continuent de se préparer, vérifiant les moindres détails de leurs machines. L'huile brille sur leurs mains, et leurs visages sont marqués d'une concentration intense. L'odeur familière de l'essence et du métal chaud emplit l'air, et le vrombissement sourd des moteurs, même au repos, ajoute une note d'excitation dans l'atmosphère.

Broen tend la main et tapote l'appareil électronique fixé sur le tableau de bord de l'une des motos.

- Et ça, les gars ? Ça rendrait Cairo fou ! Un petit gadget pour mesurer nos performances en temps réel. La vitesse, l'accélération, tout y est. Il pourrait même dire si on a la classe pendant nos sauts.

L'ÉCHO DU CRÉPUSCULEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant